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si les premières voies sont menacées d’inflammation, saignez deux ou trois fois à la veine jugulaire, & ne donnez aucune sorte d’alimens, jusqu’à ce que la diarrhée soit calmée, la langue humectée, & l’intestin rectum cloué d’une chaleur tempérée. Le purgatif avoit-il pour base une préparation mercurielle ? ajoutez à l’eau blanche de la craie réduite en poudre subtile ; quoiqu’elle décompose plus lentement les préparations mercurielles que l’alkalì fixe, elle irrite moins les premières voies, ordinairement enflammées par le contact de ces sels. Pour les autres purgatifs, les mucilagineux dont nous avons parlé, le miel & les huileux suffisent ; n’administrez les astringens qu’avec la plus grande réserve, c’est-à-dire, qu’après avoir employé les adoucissans & les mucilagineux. M. T.


SUPPORT. On appelle supports les parties extérieures de la plante qui servent à la défendre, à la soutenir ou à faciliter quelques sécrétions. On en distingue trois qui lui servent de soutiens, le pétiole, le pédicule, la hampe ;… six qui lui servent de défense, la stipule, la feuille florale ou bractée, l’aiguillon ou piquant, l’épine, les écailles, les vrilles ou mains ;… deux qui sont des vaisseaux excrétoires, les glandes &c les poils. Consultez ces articles.


SUPPOSITOIRE. Médecine Rurale. C’est ainsi qu’on appelle un médicament externe, solide, façonné en forme de pyramide arrondie, qu’on introduit dans l’anus pour relâcher ou irriter cette partie, & provoquer les selles. Il ne diffère du pessaire que par la forme ; on sait d’ailleurs que ce dernier s’introduit dans le vagin.

On les fait ordinairement avec le coton, le linge, les côtes du chou ou de la poirée, & le poireau ; on en fait encore d’autres avec le savon, le lard, le suif, le beurre rance, le miel cuit, le beurre de cacao, & le fromage sale. Ils ont communément un gros pouce de longueur, & l’épais leur d’un doigt. Ils doivent être néanmoins plus petits pour les enfans que pour les adultes.

On peut ajouter aussi à ces substances, quand on veut exciter le ventre à se décharger, le sel gemme, le sel ammoniac, l’agaric, le diagrède, l’aloès, la coloquinte, l’euphorbe, & autres médicamens irritans ; tout comme pour remplir diverses autres indications, on peut y combiner des émolliens, des anodins, des détersifs, des vulnéraires, des astringens, des vermifuges, &c. En général, les suppositoires sont indiqués dans les fortes constipations, dans la foiblesse & l’atonie du rectum, & dans l’ulcère de cette même partie : dans ce dernier cas, on se sert avec beaucoup de succès de ceux que l’on compose avec le miel rosat & la poudre de mastic, de myrrhe ou de colophane ; enfin on emploie très-utilement les suppositoires, imprégnés de drogues fortes & irritantes, quand on veut favoriser un accouchement laborieux, pourvu que le fœtus se présente bien, ou pour aider l’expulsion de l’arrière-faix, lorsqu’il séjourne trop long-temps dans la matrice.

Il faut, avant de les introduire