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par sa baye qui est lisse, & qui renferme une semence presque triangulaire ; par ses feuilles simples, très entières, ovales, arrondies à leur sommet, terminées par une petite pointe, d’un beau vert, avec quelques nervures jaunâtres.

Ses tiges sont foibles, l’écorce lisse, le bois jaunâtre, les fleurs purpurines, en grapppes touffues à l’extrémité des tiges.

Le fustet croît spontanément dans les provinces méridionales de France & d’Italie.

Propriétés. On le regarde comme un poison pour les moutons. Il est employé avec succès par les corroyeurs qui se servent de ses feuilles & de ses jeunes branches.

Le bois de cet arbrisseau est peu compacte quoiqu’assez dur. On y distingue l’aubier & le bois bien formé. Le premier est blanc, & le second mélangé d’un jaune assez vif & d’un vert pâle qui différencie toutes les couches annuelles. Le mélange de ces deux couleurs fait un bois veiné de fort belle apparence, dont les luthiers, les ébéniste & les tourneurs font usage. On s’en sert encore pour teindre les draps, les maroquins de couleur de feuilles mortes ou de café.

Depuis quelques années on cultive avec succès en France & dans les bosquets d’agrément, le sumac vernix, indigène au Japon & dans l’Amérique septentrionale. Il y réussit fort bien, & peu de ces arbres poussent de plus longs bourgeons, lisses, droits, parfaitement unis. C’est, dit-on, du suc de cet arbre que les Chinois tirent leur beau vernis. Les caractères de la fleur sont les mêmes que dans les deux précédentes espèces ; le fruit de celui-ci est rhomboïdal ; les feuilles très entières, ailées & de la longueur de leur pétiole. Cet arbre supporte nos grands froids sans périr ; il figure superbement dans nos bosquets.


SUPERPURGATION Médecine vétérinaire. On entend par ce mot, une diarrhée sanguinolente, causée par des médiçamens purgatifs violens ou donnés à trop grande dose. Cette maladie peut être aussi occasionnée à la suite des remèdes colliquatifs, corrosifs & irritans, que le maréchal aura donné à l’animal, sans l’avoir préparé, quelques jours avant, par la diète, &c.

La superpurgation est l’effet du relâchement des vaisseaux du bas ventre, & de la dilatation de leurs orifices. Au commencement de la purgation excessive, le cheval rend une matière très-claire & excrémentitielles ; mais à mesure que le relâchement & l’ouverture des vaisseaux augmentent, les humeurs nécessaires s’évacuent, jusqu’à ce que le sang paroisse. Elle est souvent accompagnée de météorisme, de tension des muscles de l’abdomen, de tenesme, de fièvre, & d’inflammation des estomacs ou des intestins ; c’est pourquoi, il n’est pas extraordinaire de voir quelquefois les convulsions & la mort terminer cette maladie.

La cure. Si vous vous apercevez qu’un maréchal ait administré un purgatif trop violent ou à trop grande dose, hâtez-vous de faire boire beaucoup d’eau blanchie avec la farine de riz ou de froment ; réitérez les breuvages & les lavemens composés de décoction de racine de guimauve ;