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rayons dans un miroir concave, ou au moyen d’un verre convexe, ils brûlent & consomment même les corps les plus durs, & qu’ils fondent les métaux. Cette fusion, cette chaleur extraordinaire, sont-elles dues simplement à la nature des rayons du soleil, ou a leur réfraction ? Ces discussions ne sont pas du ressort de cet ouvrage. Admirons dans le silence la main de l’Eternel.

Soleil. (Voyez Tournesol)


SOLITAIRE. Fleur qui est unique sur sa tige. La tulipe, par exemple.

Solitaire. (Voyez ver)


SOMMEIL. Médecine rurale. L’homme, après avoir fatigué & épuisé ses forces, devoit trouver dans une action involontaire, une ressource pour les réparer. La nature, attentive à ses besoins, lui a donné le sommeil, nuis aussi elle a voulu qu’il fût limité. Trop peu dormir, affoiblit les nerfs, épuise les esprits, & cause des maladies. Trop dormir, au contraire, rend l’esprit & le corps pesant, & dispose aux maladies soporeuses.

On n’est pas encore parvenu à découvrir les véritables causes du sommeil. On les attribue en général à la compression & à l’affaissement des fibres du cerveau. N’y a-t-il pas quel qu’autre cause qui puisse l’exciter ? Certains physiologistes ont assigné la dissipation des esprits animaux comme la plus sûre & la plus efficace.

Le sommeil, pour être salutaire, doit être doux, tranquille, & exempt de tout songe fatigant : sa durée doit varier selon l’âge, les tempéramens & les différens exercices auxquels on se livre dans le jour. Les enfans doivent dormir plus que les adultes. Les gens laborieux, plus que les gens oisifs, & ceux qui s’adonnent aux excès de la table & de la boisson, plus que ceux qui vivent sobrement. Pour l’ordinaire, sept heures de sommeil sont suffisantes à un homme bien constitué ; mais les enfans ont besoin d’un plus long repos : leur âge, la foiblesse de leurs organes, leur délicatesse, le besoin pressant d’une digestion presque continuelle, les obligent à passer la première année de leur naissance à téter & à dormir.

Rien n’est plus propre à détruire dans l’homme cette aptitude naturelle pour l’exécution de ses fonctions, qu’un sommeil trop long. On a observé que ceux qui suivent ce doux penchant, deviennent fort nonchalans & très-oisifs ; que leurs organes tombent dans un relâchement extrême, que leurs nerfs deviennent insensibles, & qu’ils finissent par perdre le mouvement & le sentiment dans toutes les parties du corps : réduits à ce triste état, ils ont beau vouloir se roidir contre le sommeil, & inviter la nature à faire pour eux quelques salutaires efforts, elle leur refuse son secours, parce qu’elle est épuisée, & la mort ne tarde pas longtemps à mettre fin à leurs souffrances.

Pour bien dormir la nuit, il faut faire de l’exercice pendant le jour. Il faut encore souper légèrement, s’abstenir de toutes sortes de liqueur fermentescible, qui puisse accélérer & augmenter le mouvement du sang, & le porter à la tête. On doit encore avoir l’attention de tenir la tête assez