nées d’une aigrette plumeuse. Le réceptacle est nu.
Feuilles ; elles embrassent la tige par leur base ; entières, dentées en manière de scie.
Racine, en forme de fuseau, noirâtre en dehors, blanche en dedans, remplie d’un suc laiteux.
Port ; tige haute de deux pieds environ, rameuse, ronde, cannelée, creuse, un peu velue ; les fleurs naissent au sommet, soutenues par des pédoncules, seules à seules ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.
Lieu ; originaire d’Espagne ; cultivée dans les jardins potagers.
Propriétés ; racine inodore, d’une saveur un peu fade ; elle nourrit médiocrement, se digère avec facilité, calme souvent les ardeurs d’urine, quelquefois diminue la chaleur des poumons & des viscères de l’abdomen. On prescrit la racine récente depuis demi-once jusqu’à deux onces en décoction dans une livre d’eau pour boisson.
Culture. Cette plante croît d’elle-même dans nos provinces méridionales ; sa culture y doit donc différer de celle des provinces du nord : la forme de sa racine, le sol & le climat dans lequel elle croît spontanément, indiquent le genre de culture qui lui convient ; le mérite de sa racine est de beaucoup pivoter, elle demande donc une terre défoncée profondément ; les cailloux la font tordre ou se bifurquer ; mais pour pivoter à son aise, la terre doit donc être douce, friable, bien ameublie & naturellement humide ou rendue & entretenue telle par des arrosemens ; enfin sa graine reste long-temps à germer. La plante est originaire des pays chauds, il faut donc attendre, chacun dans son climat, que la température de l’atmosphère soit au point fixé par la nature pour la germination de la graine.
Dans les provinces du midi & où l’on arrose par irrigation, (consultez ce mot) après avoir établi les ados, on trace avec le manche du râteau, ou avec tel autre morceau de bois, un petit sillon sur l’ados, tant soit peu au-dessus de l’endroit jusqu’où parviendra l’eau qui doit courir dans le fossé, afin que l’humidité seule pénètre jusqu’à la graine, & que la terre du haut de l’ados, étant moins mouillée, s’échauffe davantage. On peut dans ces provinces semer à la fin de mars, mais il est plus prudent d’attendre le milieu d’avril afin que la saison soit plus décidée & par conséquent la chaleur plus forte, il faut semer épais dans le petit sillon, parce que beaucoup de graines ne germent pas ; recouvrir exactement après que l’on a semé. Le grand point jusqu’à ce que la germination ait eu lieu, & jusqu’à ce que les premières feuilles couvrent la terre, est de ne pas épargner les arrosemens : on peut également semer en mai & en août ; mais les racines sont trop foibles, pour être mangées dans le courant de l’hiver ou du carême suivant. Lorsque les semailles sont tardives, la racine passe deux hivers en terre ; elle devient très-belle & très bonne pour être mangée jusqu’à la fin du carême… Dans les cantons de ces provinces, un peu moins chauds, & où l’on arrose par irrigation, après avoir défoncé le terrain, on dresse les tables sur