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prétendue pluie de soufre, & les excrémens de plusieurs insectes donnent les pluies de sang. On est tout étonné de voir, après une pluie, des taches d’un rouge plus ou moins vif contre les murailles, sur le toit des maisons ; la plupart de ces taches sont dues à la dépouille délayée par la pluie, de la chenille de l’ortie ordinaire ; d’autres sont effectivement les excrémens de certains papillons, de certaines phalènes, enfin quelqu’unes tiennent à la première. Les papillons en rendent par la bouche ou par l’anus, un moment après qu’ils sont sortis de leur chrysalide. En 1774 la terre étoit couverte de neige chez un gentilhomme du Vivarais, & sur cette neige étoient en grand nombre des taches d’un beau rouge vif, qui pénétroient dans la neige de l’épaisseur de quelques lignes. Comme ce n’étoit pas alors la saison des insectes, il fallut recourir à une autre explication de ce phénomène. C’étoit tout simplement les excrémens de quelques oiseaux, qui ne trouvant aucune nourriture dans la campagne, avoient mangé les baies du phytolaca americana Lin., ou raisin d’Amérique.

Que dans les environs des volcans, & même à de très-grandes distances, lors de leurs fortes éruptions, on éprouve des pluies de cendres, de pierres, c’est aussi naturel eue de voir tomber une balle après l’explosion de la poudre dans le fusil. La force de projection du volcan, unie avec celle des vents impétueux, qui régnent ordinairement alors, suffisent pour expliquer la manière dont s’exécute cette espèce de pluie. Tout est simple dans la nature, & Il cesse simplicité n’est pas apparente pour tout le monde, c’est qu’on ne réfléchit point assez.


PLUMASSEAU, formé avec de la charpie aplatie, dont on couvre les plaies & les ulcères.


PLUMBAGO, DENTELAIRE, MALHERBE. Ces trois noms appartiennent à une plante qu’il importe à bien des gens de connoître ; c’est un spécifique contre la gale. On la trouve chez les auteurs sous la synonymie suivante. Dentellaria Rondeletii, J. Bauh. 2. 941… Lepidium Dentellaria dictum, C. Bauh. Pin 97… Plumbago quorundam Clusii Hist. L. V. 123. Tournefort l’appelle de même & la place dans la cinquième section de la deuxième classe, c’est-à-dire, des herbes à fleur d’une seule pièce en entonnoir, & à une seule semence.

Von-Linné l’a nommée Plumbago Europœa, pour la distinguer des autres espèces qui viennent dans l’Inde & en Amérique ; il la classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur ; calice tubulé, persistant, à cinq côtés & à cinq dentelures, velu, chargé de glandes à pédicule, & glutineuses ; corolle, d’une seule pièce en entonnoir, surpassant le calice, divisée en cinq découpures ovales ; cinq étamines portant sur autant d’écailles qui sont au fond de la corolle.

Fruit. Il consiste en une seule semence ovale, tuniquée & farineuse.

Feuilles ; simples, entières, embrassant la tige, ovales, renversées ou plus rétrécies vers leur base, lisses & ciliées ou bordées de petits poils, alternes.