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par la longueur du trajet, & sont très-souvent surpris en route par la gelée. Il est fort rare que, malgré les soins les plus assidus, on en sauve la moitié.

Le règlement sur la distribution des arbres de cette école, peut encore servir de modèle dans les autres ; le lecteur ne sera peut-être pas fâché de le connoître.

1°. Pour se conformer aux intentions de sa majesté, & afin que les propriétaires riverains n’aient plus aucun prétexte d’éluder l’exécution des arrêts de 1720 & 1776 ; sont avertis qu’il sera délivré gratuitement par l’école de la pépinière royale de Lyon, des noyers, des mûriers, des châtaigniers, des ormes, des frênes, des platanes, des sycomores, des cerisiers, des peupliers, & des ypréaux.

2°. Pour se procurer lesdits arbres, les propriétaires riverains des routes feront reconnoître, par l’ingénieur de la province ou par ses préposés, la quantité d’arbres qui leur est nécessaire, en la comptant par trente-six pieds de distance.

3°. Ils spécifieront l’espèce d’arbres qu’ils désirent, & qu’ils estiment être la plus convenable à leur sol.

4°. La demande en sera faite chaque année à l’intendant par l’ingénieur en chef, & dans le courant du mois de septembre.

5°. Lui ou ses proposés seront tenus de vérifier si à cette époque les fosses destinées à recevoir les arbres sont ouvertes ; sans ce certificat de leur part, il ne sera délivré aucun arbre : toute requête, même vérifiée, qui n’aura pas été présentée avant le premier octobre, sera rejetée.

6°. Toutes villes ou communautés qui désireront faire planter des promenades, seront tenues de se conformer à ces réglemens.

Les bienfaits de sa majesté ne s’étendent pas seulement sur les propriétaires riverains des grandes routes. Le sort des cultivateurs peu fortunés n’est pas moins l’objet de ses sollicitudes paternelles ; elle désire que leur patrimoine soit planté en arbres fruitiers des meilleures espèces, & les plus convenables à leur climat.

1°. Il leur sera délivré par l’école de la pépinière royale, des noyers, des cerisiers, poiriers, pommiers, pruniers, tous arbres à plein vent, sur franc, & en espèces choisies.

2°. Il sera adressé tous les ans dans le mois de juillet, & par arrondissement, à chacun de MM. les curés, un état imprimé de la quantité & de la qualité des arbres à distribuer, & un modèle des demandes que MM. les curés sont invités de remplir.

3°. On n’admettra à cette distribution gratuite, établie uniquement en faveur des cultivateurs peu fortunés, que les propriétaires payant au-dessous de quarante livres de toutes impositions.

4°. MM. les curés auront la bonté de joindre à l’état de leurs demandes, les certificats des consuls & collecteurs de taille, qui feront foi que les demandeurs ne sont pas imposés au-delà de la somme indiquée dans l’article ci-dessus.

5°. Afin de prévenir la vente clandestine de ces arbres délivrés gratuitement, MM. les curés & les consuls sont priés de ne présenter aucune requête pour les cultivateurs qui n’auront pas ouvert les fosses avant de faire leurs demandes.