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Fruit ; capsule renflée, anguleuse ; les semences en forme de rein, attachées aux angles de la capsule.

Feuilles entières, à trois lobes, & la culture fait beaucoup varier leur forme.

Racine ; grêle, longue, peu fibreuse.

Port. La plupart de ses tiges sont couchées sur terre çà & là, & ne se relèvent que dans la partie qui porte les fleurs ; les fleurs sont disposées en grappe au sommet, & les feuilles alternativement placées sur les tiges.

Lieu ; originaire d’Égypte, cultivé dans les jardins ; la plante est annuelle, & bonne, si on la sème avant l’hiver, & qu’on la garantisse des gelées.

Culture. Ce n’est ni pour la forme, ni pour la couleur que cette plante est recherchée dans les jardins ; son odeur douce, suave, & que von-Linné nomme d’ambroisie, mérite qu’on en prenne soin. En effet, une plate-bande plantée en réséda exhale au loin, & sur-tout vers le soir, le parfum le plus délicieux ; elle présente un phénomène assez singulier ; si on la sème dans un terrain sablonneux & peu engraissé, elle n’a point d’odeur ; au contraire, son parfum est très-exalté si la graine est semée dans un sol léger & très-riche par les engrais & par le terreau.

Ceux qui désirent avoir de bonne heure cette plante en fleur, sèment dans des pots ou des terrines, sa graine au mois d’août ou de septembre, suivant le climat, & les tiennent pendant la saison rigoureuse à l’abri des gelées ; au printemps les jeunes plantes sont déposées & plantées séparément à demeure ; il est facile de prolonger leur durée, il suffit de retrancher les fleurs dès qu’elles ont passé & de ne pas les laisser grainer. Cette opération est minutieuse & longue ; il est bien plus simple de semer à plusieurs époques différentes pendant le printemps & pendant l’été, & on aura des résédas en fleurs & très-odorans jusqu’aux gelées.


RÉSERVOIR. Lieu consacré à rassembler & à conserver l’eau ou le poisson. Je n’insisterai pas ici sur la manière de les construire. (Consultez l’article Citerne) Pour ce qui concerne la maçonnerie, lorsque l’on veut éviter la dépense, on peut le faire en terre franche, bien serrée, bien battue, & encore mieux avec de l’argile fortement corroyée. L’eau dans de tels réservoirs n’est jamais bonne ; les bords se chargent de plantes aquatiques, de frais d’insectes, & l’eau exposée au soleil s’y corromps. De semblables réservoirs ne sont utiles qu’autant qu’ils rassemblent les eaux nécessaires à l’irrigation, ou à faire mouvoir des usines ; leur existence est fort casuelle ; une taupe, un trou de mulot ou de rat, suffit souvent pour la détruire en donnant passage à l’eau, qui peu à peu agrandit son nouveau canal, emporte les terres, & porte le ravage & la désolation dans le voisinage, si la masse d’eau est considérable. (Consultez l’article Étang) On appelle encore réservoir, des ustensiles de ménage doublés en plomb ; ils sont dangereux si on y renferme du vin, de l’huile, ou toute autre matière capable de les dissoudre, & de convertir la partie dissoute en céruse ou chaux de plomb.