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assistans, & qui les portent souvent à faire des choses très-contraires au malade, comme de le saigner, de lui donner des remèdes forts & irritans, &c.

Cependant tous ces symptômes ne sont produits que par les efforts de la nature, pour vaincre la maladie, efforts qu’il faut seconder par d’abondantes boissons délayantes, qui alors sont singulièrement nécessaires. Toutefois, si les forces du malade étoient fort épuisées par la maladie, on pourroit à cette période le soutenir avec une pinte de petit lait dans laquelle on auroit mêlé eau de canelle simple, quatre onces.

Lorsque les douleurs de la fièvre auront disparu, & que l’animal aura recouvré un peu ses forces, on lui donnera quelques doux purgatifs.

Dans la convalescence, la diète sera toujours légère, & de facile digestion.


Section II.

De la pleurésie fausse ou bâtarde.

On donne le nom de pleurésie fausse, ou de pleurésie bâtarde, à celle dont le siège de la douleur est plus externe que dans la pleurésie vraie, sèche, ou humide, dont nous venons de parler. Ainsi, dans la pleurésie fausse, la douleur se fait sentir principalement dans les muscles intercostaux.

Les animaux qui sont sujets aux deux autres pleurésies, sont également sujets à celle-ci. Elle n’a rien d’inflammatoire ; mais elle peut en acquérir le caractère si elle est mal traitée, en se jetant sur la plèvre ou le poumon, & même sur le foie, ainsi qu’on ne sauroit douter que cela puisse arriver, d’après l’ouverture d’un grand nombre de cadavres. La durée de la pleurésie fausse est assez incertaine ; elle ne va guère au-delà du septième jour, & se termine souvent plutôt ; mais elle est sujette à des retours auxquels on ne s’attend pas ; elle a communément sa source dans la cause commune des fluxions, mais la rentrée de la gale ou du roux vieux, peuvent aussi y donner, lieu. Cependant elle n’est pas dangereuse lorsqu’elle ne se jette point sur les parties internes ; la douleur qui change de place rassure contre cet accident.


Article Premier.

Symptômes de la pleurésie fausse.

Elle se manifeste par une toux sèche, un pouls vif, & une difficulté de se coucher sur le côté affecté ; symptôme qui mérite d’autant plus d’être remarqué, qu’il ne se rencontre pas toujours dans la pleurésie vraie. Si la pleurésie fausse est produite par des flatuosités, elle excite des douleurs plus vives, & gêne même la respiration, ainsi que le pouls qui est alors lent & concentré. Elle attaque principalement les animaux qui sont peu d’exercice, & elle se dissipe ordinairement dans peu de temps & sans remèdes, il suffit de tenir chaudement les animaux qui en sont atteints, & de leur appliquer les topiques prescrits à l’article IV pour le traitement de la pleurésie vraie. Elle peut encore être produite par des vers ; celle-ci regarde principalement les jeunes animaux ; la