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mamelles acquièrent de la dureté. Il y en a qui ont un penchant au sommeil, & d’autres sont tourmentées par l’insomnie ; & si elles goûtent le sommeil, ce n’est que pour se réveiller en sursaut, ou pour être agitées par des longes effrayans. Cette évacuation une fois établie revient tous les mois, & ne revient jamais qu’une fois le mois, du moins c’est là la règle commune ; car d’ailleurs il y a des femmes, comme l’observe très-bien M. Astruc, qui, sans être malades, sont naturellement réglées deux fois le mois, ou du moins trois fois en deux mois.

La nature semble en quelque sorte avoir affranchi les femmes grosses & les nourrices de cette évacuation périodique, en réservant le sang menstruel à la nourriture des enfans ; cependant il y a des femmes qui sont réglées pendant les trois premiers mois de leur grossesse, parce que chez elles la plénitude des vaisseaux n’est pas diminuée par les sucs qui entrent dans le fœtus ; & si les règles continuent de couler jusqu’au neuvième mois, les enfans qu’elles mettent au monde sont foibles, délicats & valétudinaires ; ils se ressentent toute leur vie du défaut de nourriture dont ils ont été privés dans le sein de leur mère, & qui leur étoit si nécessaire pour opérer leur accroissement.

Les évacuations qui se font dans quelques femmes par les hémorroïdes, par le nez, les yeux & les pores de la peau, peuvent remplacer quelquefois celles qui le sont par la matrice ; & quand elles ne le sont point, ou du moins très-imparfaitement, la saignée est le moyen le plus efficace pour prévenir les suites fâcheuses d’une pareille suppression.

Enfin, il est prouvé que les dérangemens que la suppression & l’évacuation immodérée des règles peuvent produire, sont infinis : nous ne traiterons point ici de ces différentes maladies, nous renvoyons le lecteur aux mots Perte & Emménagogue. M. AMI.


RÉGLISSE. (la) Tournefort la place dans la première section de la dixième classe qui renferme les herbes à fleur de plusieurs pièces irrégulières & en papillon, & dont le pistil devient une gousse courte & à une seule loge ; il l’appelle Glycyrrhiza glabra & germanica, Radice repente. Von Linné la classe dans la diadelphie décandrie, & la nomme Glycyrrhiza glabra.

Fleur papilionacée, (voyez Planche XXXVI, page 463,) composée de l’étendard B, de deux ailes C, de la carenne D, 84 des parties sexuelles E. Celles-ci consistent en dix étamines & un pistil ; celui-ci est composé du germe & d’un stigmate hémisphérique ; toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice F, lequel est un tube médiocre d’une seule pièce, divisé en cinq dents linéaires…

Fruit G ; légume à deux valves H, formant une seule loge, dans laquelle sont renfermées les deux semences I, & plus souvent une seule semence en forme de rein.

Feuilles ; ailées, terminées par une foliole impaire, 84 portées sur un pétiole ; les folioles ovales & pointues.