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d’un surfaix. À mesure que ce remède se refroidit, on a soin de l’humecter avec la décoction des plantes adoucissantes, dont le degré chaleur sera aussi fort que les mains de la personne qui soignera l’animal pourront le supporter. Pendant que ce topique sera sur la partie douloureuse, on aura grand soin que l’animal ne prenne point de froid.

Les fomentations, non-seulement appairent les douleurs, mais encore elles relâchent les vaisseaux, & s’opposent à la stagnation du sang & des autres humeurs.

On peut encore frotter souvent dans la journée, le côté malade, avec un peu du liniment volatil suivant.

Prenez huile d’amandes douces ou d’olives, quatre onces ; d’esprit de corne de cerf, deux onces.

Mettez dans une bouteille, secouez vivement jusqu’à ce que ces deux substances soient parfaitement mêlées.

On en verse quelques gouttes sur le côté malade : on l’étend avec la main chauffée, & l’on frotte fortement jusqu’à ce qu’il ait entièrement pénétré. On verse & on frotte de nouveau, jusqu’à ce que l’on ait employé la valeur d’une demi-tasse à café de ce liniment. On recommence cette opération trois ou quatre fois par jour.

On peut, à la place de ce liniment, ou lorsqu’on ne pourra s’en procurer, employer à la même dose & de la même manière, la teinture de cantharides, qui produit le même effet & même plus promptement.

On retire souvent de grands avantages, dans la pleurésie, des saignées locales faites avec des ventouses, appliquées sur la partie affectée ; on peut même y appliquer un nombre convenable de sangsues ; lorsqu’elles sont gorgées, & qu’elles ne tirent plus de sang, pour rendre ces saignées locales plus copieuses, il est un moyen bien simple ; c’est de couper à ces sangsues le bout de la queue avec des ciseaux. Le sang dont elles sont pleines, s’échappe par cette ouverture ; & à mesure qu’elles se sentent débarrassées, elles se remplissent en suçant de nouveau les parties sur lesquelles elles sont appliquées.

On peut encore appliquer avec avantage sur le côté malade, les feuilles de jeunes choux, toutes chaudes : non-seulement elles relâchent les parties, mais encore elles excitent une douce moiteur & peuvent dispenser le malade de l’application du vésicatoire auquel il faut cependant recourir quand les autres moyens n’ont pas réussi.

Si la douleur du côté persiste après les saignées répétées, après les fomentations & les autres moyens recommandés à l’article du Régime & à celui des remèdes, il faut appliquer un vésicatoire sur la partie affectée, & l’y laisser pendant deux jours ; il excite non-seulement une évacuation dans cette partie, mais encore il en détruit le spasme, & par conséquent aide la nature à expulser la cause de la maladie.

Pour prévenir la strangurie à laquelle les vésicatoires donnent lieu dans certains sujets, on fera boire abondamment au malade de l’émulsion de gomme arabique suivante.

Prenez, d’amandes douces, quatre onces ; mettez-les dans de l’eau chaude, pour pouvoir en ôter les