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les lieux du corps où se font des sécrétions, il s’en fait certainement une dans cette partie. Les anciens avoient établi dans la rate le trône des ris, de la joie & des plaisirs. Il est bien vrai que, quand la rate fait bien ses fonctions, on dort mieux, on est plus gai & plus content.

C’est aussi dans ce viscère qu’ils avoient fixé le siége de la mélancolie & de l’hypocondriacie : il est démontré que les embarras qui peuvent s’établir dans sa substance, déterminent souvent des obstructions considérables, qui jettent les malades dans ces affections : la rate devient quelquefois squirreuse ; il faut alors mettre en usage les différens topiques & les résolutifs internes & externes, accompagnés de frictions douces.

Quant à son inflammation, on emploie les remèdes antiphlogistiques, tels que les tisannes nitrées, la saignée & le petit-lait. Quelquefois la rate se gonfle à la suite d’une course violente, cela n’arrive jamais sans qu’on ressente une douleur dans l’hypocondre gauche. On obvie à cet accident par le repos, & la cessation a bientôt lieu. M. AMI.

RATEAU. Instrument d’agriculture & de jardinage avec lequel on ramasse du foin dans les prés ; les pailles de blé, de seigle, d’orge, d’avoine dans les champs, & avec lequel on nettoie les allées dans les jardins. La Planche VI du tome septième, page 346, représente un râteau employé dans les jardins. La proportion & la nature des dents de ces outils, varient suivant l’usage auquel on les destine.

Les râteaux consacrés à rassembler les herbes dans les prés, ont les dents plus longues & plus espacées que celles des râteaux des jardins. Ceux qui servent pour les pailles sont à dents plus longues que les premières, ordinairement de cinq à six pouces, tandis que les autres sont de quatre à cinq. Les dents des râteaux du jardinage sont de trois pouces de longueur de chaque côté, & à un pouce de distance les uns des autres : ceux-ci servent à niveler les plate-bandes du jardin, en inclinant à l’angle de quarante-cinq degrés le manche, lorsqu’on promène l’instrument sur les plate-bandes ; mais si le terrain est pierreux, on se sert d’un râteau droit dont les dents sont en fer sur trois à quatre pouces de longueur ; ce n’est qu’après les avoir enlevées de la superficie, qu’on passe ensuite le râteau à dents de bois, afin de régaler le terrain.

On se sert encore d’un grand râteau droit & de trois pieds de largeur, armé de quatre à six dents seulement, afin de tracer sur la plate-bande de petits sillons dans la direction desquels on doit planter ou semer les herbes potagères ; cette opération donne un air de propreté & de symmétrie aux semis ou aux plantations, & conserve la distance qui doit régner entre chaque sillon. Le râteau ne doit excéder en largeur celle de la plate-bande, & une plate-bande de trois pieds est suffisamment large. Une plus grande étendue nuiroit au sarclage, ou du moins le rendroit incommode, & aux différens petits labours que les plantes exigent.


RAVALER. C’est rabattre sur des branches inférieures un arbre qui s’emporte.