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extrémité ;… la peau est d’un beau rouge tirant un peu sur le violet, tiquetée de très-petits points fauves ;… elle est très-fleurie ;… la chair jaune-clair du côté du soleil, tire sur le vert du côté de l’ombre ; elle est fine & ferme ;… l’eau en est très-abondante, très-sucrée & relevée ;… le noyau se détache aisément de sa chair. Le côté opposé de l’arête est creusé d’une rainure ouverte & très-profonde.

Cette prune est plus tardive que les deux précédentes ; elle mûrit en Septembre. C’est un excellent fruit.

23. Perdrigon normand. Prunus fructu medio, oblongo, hinc saturè, indè dilutè violaceo, punctis salvis consperso.

Ce prunier, presqu’inconnu dans les environs de Paris, est grand & vigoureux ; son bois est gros & fort caftant ;… ses feuilles sont grandes, épaisses & d’un beau vert ;… ses fleurs sont belles & peu sujettes à couler ;… le fruit est gros, un peu alongé, plus renflé du côté de queue que de la tête. Rarement il est divisé suivant sa hauteur par une gouttière sensible, mais seulement par un aplatissement ;… son pédicule s’implante dans une cavité ronde, étroite, peu profonde ;… sa tête est un peu aplatie Lorsqu’il survient des pluies au temps de sa maturité, il se fend sans que sa bonté en soit altérée ;… la peau est bien fleurie, tiquetée de points fauves ;… le côté du soleil est d’un violet foncé tirant sur le noir ; l’autre côté est mêlé d’un violet clair & de jaune ;… elle est coriace, mais elle se détache facilement de la chair & n’a ni âcreté, ni acidité, ni amertume ;… sa chair est ferme, fine, délicate, d’un jaune très-clair ;… l’eau est abondante, douce, relevée ;… le noyau adhère à la chair par quelques endroits, à moins qu’il ne soit très-mûr ; il est ovale, aplati, presqu’uni.

Cette prune, qu’on peut mettre au nombre des bonnes, mûrit après la mi-août. L’arbre est très-fertile, & n’a pas besoin de l’espalier.

24. Royale. Prunus fructu magno, subrotundo-compresso, dilutè violaceo. (Planche XXVIII, page 400)

Ce prunier devient un grand arbre ;… ses bourgeons sont gros, longs, vigoureux ;… leur écorce est violette avec des taches cendrées ;… le plus communément elle est gris de lin du côté du soleil, & gris vert du côté de l’ombre ;… ses boutons sont très-petits, très-aigus & s’écartent de la branche.

Les fleurs sont belles ; leurs pétales un peu creusés en cuilleron.

Les feuilles sont très-vertes, repliées en gouttière, un tiers plus longues que larges. Si elles se terminoient autant en pointe à l’extrémité que du côté de la queue, elles auroient la forme d’une lozange ou seroient rhomboïdes ; la dentelure des bords est grande, ronde, & très-peu profonde.

Son fruit est presque rond, divisé suivant sa hauteur par une rainure à peine sensible, & un peu aplati dans ce sens ; sa convexité est un peu plus aplatie du côté de la tête que du côté de la queue, lorsqu’on le regarde du côté de son grand diamètre.

Le pédicule est bien nourri, couvert d’un duvet léger, planté dans une petite cavité ;… la peau est d’un violet clair, & si fleurie qu’elle paroît comme cendrée, tiquetée de