Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/469

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même pour se fixer quelque part. M. D. LA.


PROVIN. PROVIGNÉ. Il est dit dans le Dictionnaire Encyclopédique, que c’est coucher en terre des branches d’arbre ou de vigne pour leur faire prendre racine & en multiplier l’espéce ; c’est la même chose que marcotter. L’auteur de cet article donne une définition fausse. (consultez l’article Marcotte)

Les mots provin, provigner, sont plus particulièrement consacrés au renouvellement d’une vigne qu’à celui de tout autre arbre ou arbuste. Je définis le provin un cep ou plusieurs ceps couchés entièrement avec leurs sarmens & enterrés dans une fosse de grandeur & largeur relatives au but qu’on se propose, dont les sarmens relevés contre les parois de cette fosse forment autant de ceps qu’il est nécessaire d’en remplacer. À l’article vigne on trouvera tous les détails de cette opération.


PRUNE, PRUNIER. Tournefort place cet arbre dans la septième section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux à fleur en rose, & dont le pistil devient un fruit à noyau. Il l’appelle prunus domestica. Von-Linné lui conserve la même dénomination, &. il le classe dans l’icosandrie monogynie ; il le place dans le même genre que les cerisiers, les abricotiers, le bois de Sainte-Lucie, &c. La méthode de Linné peut être très-bonne pour les botanistes, comme nous l’avons souvent observé, mais elle est insuffisante aux cultivateurs. Nous ferons donc un genre des pruniers, & nous donnerons le nom despèce aux individus qu’il admet comme des variétés.


CHAPITRE PREMIER.

Caractère du Genre.

La fleur est composée de cinq pétales blancs en-dessus & en-dessous, presque ronds, concaves, grands, ouverts, attachés au calice par leurs onglets ; le milieu de la fleur est garni de 10 à 30 étamines blanches, terminées par des anthères jaunes, au milieu desquelles le pistil est placé ; le calice est d’une seule pièce en forme de cloche, ouvert sur ses bords par cinq découpures obtuses & concaves… Le fruit appellé Prune est formé par le pistil, & il est recouvert d’une peau lisse, sans duvet, mais dans quelques espèces, charges d’une espèce de poussière fine que l’on nomme Fleur. Ce fruit charnu renferme au milieu de sa pulpe, un noyau obrond, aplati & aigu des deux côtés. Il est soutenu dans quelques espèces par un pédicule très court & alongé dans plusieurs autres.

L’arbre est de moyenne grandeur ; tant qu’il est jeune, il pousse de forts & longs bourgeons, & à mesure que l’impétuosité de la sève se ralentit, ses branches s’inclinent, cèdent au poids des fruits & deviennent chiffonnes. La mirabelle en fournit la preuve plus que toute autre espèce ; ses feuilles sont simples, placées alternativement, portées par de forts pétioles ; elles sont ovoïdes, pointues des cieux côtés, & démêlées sur leurs bords. Cet arbre est originaire de