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la terre, ses principes nourrissent les racines ; s’échappe-t-elle à travers ses pores, les feuilles se les approprient ; l’ont-elles réduites en rosée, toute la plante en absorbe une partie. À cette époque tous les canaux des plantes sont ouverts & leur texture est molle & herbacée, aussi leur transpiration est très-abondante, & c’est par elle que l’air est parfumé des plus douces odeurs.


PRISE D’EAU. C’est lorsque l’on détourne d’une rivière, d’un ruisseau, ou d’un étang, une certaine quantité d’eau, soit pour faire tourner un moulin, ou pour quel qu’autre artifice, soit pour l’irrigation d’un pré.

Pour faire la prise d’eau, il faut être propriétaire de la rivière ou autre lieu dans lequel on prend l’eau, ou avoir une concession de celui auquel elle appartient.


PROLIFÈRE. (Voyez Fleur)


PROPOLIS.


Section Première.

Qu’est-ce que la Propolis, & quelles sont ses qualités ou propriétés distinctives ?

La propolis est une résine où une gomme gluante & tenace, de couleur brune, & quelquefois rougeâtre. Pline en distingue de trois sortes, dont la première est appelée Metys, la seconde Pistoceron, & la troisième Propolis. Les deux premiers noms ne désignent qu’une propolis plus ou moins pure, c’est-à-dire plus ou moins mêlée avec de la cire. La propolis est une résine qui se durcit beaucoup avec le temps ; elle le dissout aisément dans l’esprit de vin, & dans l’huile de térébenthine ; & quoiqu’elle puisse toujours être ramollie par la chaleur, ainsi que la cire, elle en diffère extrêmement. Svammerdam ne l’a point connue, puisqu’il dit que la propolis que les abeilles emploient à boucher les trous de la ruche y étoit la même chose que la cire brute dont elles se servoient pour fermer leurs cellules. Elle en diffère essentiellement par la couleur brune que n’a pas ordinairement la cire, & par une plus grande dureté, & ténacité. Lorsqu’elle est échauffée, elle répand une odeur très-aromatique qu’on trouve fort agréable, & celle de la cire, quelque nouvelle qu’elle soit, ne plaît jamais autant. Elle a une sorte de ductilité que la cire n’a point : quand on en tire un morceau ramolli par la chaleur, par les deux bouts, il ne s’étend sans se casser qu’après avoir été alongé, & qu’il est devenu aussi mince qu’un fil. Plus tenace que la cire, elle s’attache plus facilement aux doigts quand elle n’est point trop desséchée. Elle offre bien des variétés selon les différentes ruches d’où elle est tirée, soit par rapport à sa consistance, soit aussi par rapport à sa couleur & à son odeur : il y en a qui a un parfum très-agréable lorsqu’on la brûle, & d’autre qui en a moins.


Section II.

Sur quels arbres ou quelles plantes les abeilles vont elles recueillir la Propolis ?

M. Pluche veut absolument que la propolis soit un composé de sucs amers que les abeilles recueillent