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que le râteau ne peut la rassembler. Elles y tiennent donc une place inutile, & qui seroit bien mieux occupée par des graminées. Comme l’article Trèfle sera traité en son lieu, je me contente d’indiquer ici sous la seule dénomination françoise les espèces qui peuvent à la rigueur être conservées dans les prés :

Savoir, le grand trèfle rouge vulgairement nommé trèfle de Piémont ;… le trèfle des prés à fleur purpurine ;… le trèfle à fleur blanche ;… le trèfle des montagnes. (Consultez l’article Trèfle)


Section III.

Des Plantes parasites

J’appelle plantes parasites toutes celles qui sont (quoique la plupart bonnes en elles-mêmes) inutiles ou nuisibles au succès d’une bonne prairie. Je me contente de les indiquer sans les décrire, parce qu’elles le sont déjà, en grande partie, ou le seront dans le cours de cet Ouvrage, si elles en valent la peine.

Les plantes dont il va être question, sont nuisibles, ou parce qu’elles se multiplient facilement par leurs semences, ou parce que leurs feuilles, leurs tiges, &c. occupent trop de surface. Les plantes qui vont être citées ne se trouvent pas également dans toutes les prairies du royaume ; elles sont plus communes dans certains cantons que dans d’autres ; les unes se plaisent dans les prairies élevées, & les autres dans les prairies basses & humides : c’est au cultivateur à étudier celles de son sol, & à travailler à leur entière suppression. Il seroit aisé d’augmenter ce catalogue ; alors ce seroit la Botanique entière des prairies, & cet ouvrage seroit ici déplacé. Il suffit de connoître les plus communes.

L’arrête-bœuf, bardane, bétoine, berce, bluets ou barbeaux, boucage, brunelle, bugle, caille-lait blanc & jaune, les différentes espèces de carottes, la petite centaurée, toutes les espèces de chardons, les ciguës grande & petite, coquelicots, confonde, cuscute, euphraise, les fougères & toutes les espèces de plantes de cette famille, les jacées, les jacobées, l’herbe l’épervier, l’herbe à coton, toutes les espèces de genêt, le laitron, la linaire, le lin sauvage, toutes les espèces de liseron, les lotiers, les mousses, l’œil de bœuf, l’œnanthe, toutes les espèces d’oseilles, pâquerettes ou petite marguerite, patience ou parelle, pédiculaire, pimprenelle, pissenlit, tous les plantains, les prestes, la ptarmique, la quinte-feuille, les ronces, sur-tout les renoncules dans les prairies humides, la renouée ou traînasse, les scabieuses, la tormentille, toutes les espèces de tithymales, & autres plantes lactifères de cette famille, la velvotte, la violette, les verveines, la vipérine.


CHAPITRE II.

Des qualités, de la préparation du sol destiné à être converti en prairies, & de la manière de le semer.

Section Première.

Des qualités du sol.

La meilleure prairie est celle qui