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le devient plus ou moins vert. L’arrosement du midi ne lui nuit pas, parce que la chaleur du soleil a bientôt dissipé l’humidité superflue. Quelques auteurs recommandent de mouiller le pourpier pendant tous les jours de l’été ; en suivant cette méthode, on a du pourpier fort tendre, mais très-aqueux & sans saveur. Il est inutile de la diminuer, car la plante est déjà fade par elle-même, ainsi la saveur est sacrifiée au coup d’œil. Semer plus souvent, semez épais le pourpier doré, & vous aurez toujours des plantes tendres. Il convient d’arracher de terre quelques-unes des plantes qui ont le mieux poussé au premier printemps. Lorsqu’on s’aperçoit que leur végétation est ralentie & que la graine est mûre, alors on l’étend sur un drap, on hâte sa dessiccation au gros soleil, enfin on sépare la graine que l’on porte dans un lieu sec, où elle se conserve bonne à semer pendant six ou huit ans.

Propriétés médicinales. Cette plante est aqueuse, fade, nitreuse ; la semence a une saveur un peu dessiccative ; la plante est rafraîchissante & diurétique. Les feuilles & particulièrement le suc exprimé, calment la soif produite par de violens exercices, la soif fébrile, la soif produite par des matières âcres ; elles nourrissent très-peu & se digèrent avec assez de promptitude ; elles diminuent la chaleur du corps & des urines ; elles ont quelquefois modéré le vomissement bilieux, la diarrhée bilieuse, le scorbut, l’inflammation des voies urinaires : sous forme de cataplasme, elles appairent la chaleur des tumeurs phlegmoneuses, elles les répercutent légèrement. Le sirop de pourpier ne diffère point en vertus du suc exprimé des feuilles. L’eau distillée des feuilles de pourpier est moins efficace que l’eau filtrée des rivières quelconques. Les semences de pourpier ne font mourir aucune espèce des vers contenus dans les premières voies.


POURRITURE DES MOUTONS. médecine vétérinaire. C’est une espèce d’hydropisie par épanchement, qui devient très-fréquente parmi les bêtes à laine, lorsqu’elles paissent dans des lieux bas & humides, ou couverts de rosée, ou enfin dans toutes les circonstances d’humidité. Elle est très-fréquente en Angleterre, où elle est connue sous le nomade rot, qui signifie pourriture, ou dropsy, hydropisie. Elle est plus commune en Allemagne qu’en France, & plus dans la partie septentrionale de celle-ci, que dans les méridionales, où elle est connue sous le nom de guam, de tare, de gamige, &c. Il est généralement reçu par-tout, que c’est la grande humidité ou la rosée qui lui donnent lieu. Elle est presque inconnue dans les prés & les marais salés, ainsi que dans tous les lieux secs, fournis de plantes aromatiques, & où l’on a soin de ne pas mener paître les brebis à la rosée.


Des signes de la pourriture.

Les signes caractéristiques, suivant MM. Hall & Mortimer, sont la pâleur des yeux, la contenance peu ferme de l’animal, sa foiblesse qui augmente tous les jours, la saleté de la peau, la facilité qu’a la laine de se détacher pour peu qu’on la