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chaud ; s’il étoit froid, la décomposition de l’hépar, & son union avec l’arsenic se feroit plus difficilement. On y ajoutera du lucre ou de la réglisse, avec du sirop de capillaire & de guimauve ; si les malades ne pouvoient surmonter leur répugnance à boire de ces hépars liquides, on les leur donneroit bols ou mêlés avec de la confiture non acide.

Lorsqu’on est parvenu, par l’emploi de tous ces antidotes, a brider l’action du poison, & à en empêcher le mauvais effet, on doit prescrire aux malades la diète lactée pour toute nourriture, & leur interdire l’usage du vin & de la viande, & quand ils auront assez de force pour voyager, on les enverra prendre sur les sources, les eaux minérales chaudes sulphureuses, telles que celles de Barèges, de Bourbon, de Coterets. Leur usage est très-propre à vaincre les obstacles qui peuvent exister dans les organes intérieurs, & à les débarrasser des parties hétérogènes qui pourroient à la longue leur devenir nuisibles.

Nous ne parlerons point ici de l’empoisonnement occasionné par le sublimé corrosif, le vert-de-gris, le plomb & ses différentes préparations, & par les champignons, nous renvoyons le lecteur à chacun de ces mots en particulier. M. AMI.


POISSON. (Voyez Étang.)


POITRINE. Médecine Rurale. On comprend communément sous ce nom, dit M. winslou, tout ce qui répond à l’étendue du sternum, des côtes & des vertèbres du dos soit en dedans soit en dehors.

On divise la poitrine en partie antérieure, en partie postérieure, connue sous le nom de dos, & en parties latérales appelées simplement côtés, & distingués en côté droit, & en côté gauche.

Les parties externes qui forment cette cavité, sont la peau, la graisse, les mamelles, les muscles surcostaux & intercostaux, le sternum, les os qui forment les côtes, les douze vertèbres du dos, le diaphragme.

Les parties internes que cette cavité renferme, sont 1°. cette membrane appelée plèvre qui en tapisse tout l’intérieur & qui le trouve partagée en deux cavités latérales, par une cloison membraneuse appelée médiastin qui n’est qu’une production ou une duplicature de la plèvre. 2°. Les poumons, le péricarde, le cœur, l’artère aorte, l’artère pulmonaire, les veines pulmonaires, le canal thorachique, la veine cave supérieure, la veine cave inférieure, la veine azigos, la plus grande partie du thymus, enfin la plus grande partie de l’œsophage. La poitrine est donc cette cavité qui renferme les organes les plus essentiels à la vie ; est-ce pour cette raison qu’elle est la plus en butte aux maladies ?

Cette cavité chez les uns peut être foible, & même manquer par un vice de conformation. De là naît cette disposition qu’ils portent en venant au monde, à contracter certaines maladies qui attaquent le parenchyme du poumon, ou de tout autre viscère ; tels que la pulmonie, l’hémoptysie, l’asthme, les palpitations de cœur, la consomption & certaines autres maladies qui ne finissent le plus souvent que par la mort de ceux qui en sont attaqués : comme nous ayons déjà parlé de