est de moyenne grosseur : sa forme est pyriforme-régulière ; l’œil est grand, bien ouvert, placé presqu’à fleur du fruit ; la queue grosse à son extrémité, un peu charnue à sa naissance, est plantée à fleur, un peu obliquement à la pointe du fruit ;… sa peau est fine, d’un rouge vif & assez foncé du côté du soleil ; le côté de l’ombre est d’un jaune citron, quelquefois lavé ou fouetté de rouge clair : par-tout elle est tiquetée de très-petits points qui sont rouges sur le jaune & d’un gris-clair sur le rouge ;… sa chair est d’un blanc un peu jaune, cassante, sans pierres ;… son eau est abondante, sucrée & agréable lorsque le fruit est bien mûr ;… ses pépins sont bruns, bien nourris, courts, peu pointus ;… cette poire très-agréable à la vue se mange cuite & en compotes, en janvier, février & mars : dans sa parfaite maturité elle est meilleure que la précédente : on en conserve quelques-unes jusqu’en avril.
119. Sarasin. Pyrus fructu medio, utrinque acuto, hinc luteo, indè obscuri rubescente, maximè serotino.
Poire de moyenne grosseur, assez grosse dans un bon terrain. Sa forme peu régulière est alongée ; le côté de l’œil diminue de grosseur & se terminé irrégulièrement, de sorte que le fruit se soutient difficilement sur cette extrémité ; l’œil est placé à fleur ; l’autre côté s’alonge en pointe obtuse, & est terminé par une queue assez grosse : elle a quelque ressemblance avec la poire de donville.
La peau du côté du soleil est lavée d’un rouge-brun, tiqueté de points gris ; le côté de l’ombre est vert, s’éclaircit à mesure que le fruit approcha de sa maturité & devient d’un jaune pâle ;… la chair est blanche, sans pierres, presque beurrée dans sa parfaite maturité ;… l’eau est sucrée, relevée, un peu parfumée ; les pépins sont noirs, longs, pointus, peu nourris ;… cette poire est excellente cuite & en compotes, elle se garde plus long-temps qu’aucune autre poire & même d’une année à une autre ; elles sont fort bonnes crues : il y a peu de poiriers qui méritent autant que celui-ci d’être cultivés.
120. Sylvanche. Cette poire a été trouvée dans les bois du pays Messin, & n’a pas été connue de M. Duhamel : M. le baron de Tschoudi en parle dans le Supplément du Dictionnaire Encyclopédique : il l’appelle bergamotte sylvange : & il dit : « Elle ne se greffe que sur franc ; c’est une poire délicieuse qui a un parfum délicieux & toutes les qualités d’une excellente poire : il la place parmi les fruits d’automne », Cet arbre est fort & vigoureux, ses bourgeons coudés à chaque nœud ; ses boutons sont très-longs, pointus, garnis d’écailles à leur base & portés par un support très-saillant ; le bois en est de couleur brune un peu rougeâtre au sommet, tiqueté très-clairement de points blancs & très-visibles. Le port de l’arbre ressemble à celui de la virgouleuse ; le fruit en est plus gros, recourbé vers la queue, la peau fine, la chair fondante ; la poire plus concave vers la queue & plus aplatie du côté de l’œil que le beurré. Les pépiniéristes de Lyon commencent à donner des soins à cet arbre.