cours aux diaphorétiques & diurétiques légers, sans perdre néanmoins de vue les purgatifs qu’on doit combiner avec différens stomachiques, tels que l’énulla campana, la gentiane, & d’autres substances amères.
On prescrira les diurétiques sous la forme des bouillons, & si le relâchement des fibres de la constitution entretenoit cette dégénération de la lymphe, on y combineroit certaines préparations de fer, telles que le tartre calibé, le safran de mars apéritif, ou la teinture de mars tartarisée.
Le petit lait nitré, pris en abondance dans le jour, comme boisson ordinaire, seroit très-propre à délayer la lymphe, à en adoucir l’âcreté, & à lui redonner sa fluidité naturelle. Si c’est au défaut de transpiration insensible qu’on doive attribuer la cause de l’abondance de la pituite dans le corps, on rapellera cette excrétion si nécessaire à l’économie animale, en donnant aux malades une légère infusion de fleurs de coquelicot, ou de tiges d’angélique avec la fleur de sureau adoucie avec le miel de Narbonne. Il faut encore les exhorter à se brosser le corps deux fois par jour, matin & soir, devant le feu, si c’est en hiver ; je ne connois pas de moyen plus énergique pour rappeler l’humeur de la transpiration, du centre à la circonférence. M. AMI.
PIVOINE. Von-Linné la classe dans la polyandrie digynie, il la nomme pæonia ; Tournefort la place dans la sixième section des fleurs en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs capsules ; il l’appelle également pæonia.
1. Pivoine mâle. Pæonia folio nigricante splendido, quæ mas. Tourn… Pæonia officinalis B mascula. Lin.
Fleur ; en rose, composée de cinq pétales presque ronds, étroits à leur base ; son calice est divisé en cinq folioles concaves & inégales en grandeur ; le pistil est divisé en deux, & les étamines sont en grand nombre.
Fruit ; formé de plusieurs capsules ovales, oblongues, velues, à une seule loge, s’ouvrant en dedans & longitudinalement ; semences nombreuses, presque rondes & noires dans leur maturité.
Feuilles ; simples, découpées en lobes de trois en trois, ovoïdes & en forme de lance.
Racine ; tubéreuse & par faisceaux.
Port ; tiges de la hauteur de deux pieds, rameuses, un peu rougeâtres ; les fleurs naissent au sommet, très-simples & solitaires ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.
Lieu ; la plante est originaire du Mont Ida ; on la cultive dans nos jardins, ou elle fleurit en mai ; elle est vivace.
2. Pivoine Femelle. Pæonia communis vel femina Tourn… Pæonia officialis B femina Lin.
Elle diffère de la précédente par ses semences oblongues & plus petites ; par ses feuilles, deux fois trois à trois, & par leurs lobes qui sont difformes, comparés à ceux de la précédente ; enfin, par ses tiges & ses fleurs moins grandes.
La culture a fait doubler les fleurs de ces deux espèces, & ces plantes, la première sur-tout, forment une