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de la génération, il varie en nombre ; il occupe le centre de la corolle & du réceptacle ; sa forme ordinaire est une espèce de mamelon qui le termine par un filet, souvent perforé à son extrémité supérieure. Il est composé de trois parties qu’on nomme le germe, le style, & le stigmate.

Le germe, autrement dit embryon, est la partie inférieure du pistil qui porte sur le réceptacle. Il fait les fonctions d’uterus ou de matrice ; il renferme les embryons des semences, & les organes qui servent à la nutrition.

Le style est un petit corps plus ou moins alongé qui porte sur le germe & qui se termine par le stigmate ; il est ordinairement creusé en tuyau. On le compare à un vagin ; il n’existe pas dans toutes les plantes. Le stigmate termine le stile ; il est tantôt arrondi, tantôt pointu, long, effilé, quelquefois divisé en plusieurs parties. On le regarde comme l’organe extérieur de la génération, ou comme les lèvres du vagin. Il reçoit la poussière fécondante au sommet de l’étamine, & la transmet par le style, dans l’intérieur du germe, pour féconder les semences. Dans les fleurs qui n’ont point de style, le stigmate adhère au germe, & occupe la place du vagin. On voit dans la Planche X, tome IV, Figure 1, lettre D, la place qui occupe le pistil. Cette gravure est jointe à l’article fleur, page 652. Il est mieux caractérise dans la Planche XI, page 656, par les lettres I, D, de la Figure 9,… dans la Figure 10 de la même planche, par la lettre E.


PITUITE. Médecine Rurale. Humeur épaisse, visqueuse & gluante, qui dérive de la partie lymphatique du sang, épaissie, qui s’amasse en abondance dans le corps, & que l’on rejette par la salive.

Différentes causes peuvent épaissir la lymphe, & donner naissance à la pituite, comme l’usage des acides trop forts, les mets salés, épicés & de haut goût ; l’ivrognerie, l’excès des boissons échauffantes, une vie trop molle & trop sédentaire, le trop long repos, les différentes passions de l’ame, sont très-propres à donner une consistance trop forte à la lymphe, & à la faire dégénérer en humeurs pituiteuses.

On sait que les vieillards, les gros mangeurs, & les gens d’un tempérament sec sont pour l’ordinaire pituiteux ; mais en général, les hommes se ressentent plus de la surabondance de cette humeur, que les personnes du sexe.

Les habitans voisins des étangs, des marais, ou des fleuves considérables, sont assez ordinairement pituiteux, & sont obligés de fumer du tabac, ou d’en mâcher tous les matins, afin de se délivrer des différentes incommodités que la pituite leur causeroit.

Ceux qui sont sujets à la pituite, doivent éviter toute espèce d’excès dans le boire & le manger ; ils changeront d’air, ils iront en respirer un plus sec, plus sain & plus frais.

Ils s’abstiendront de manger des substances mucilagineuses, telles que les différentes crêmes de riz, d’orge, de gruau, d’avoine, de sagou ; ils doivent aussi s’interdire toute boisson gélatineuse, acide, qui peut coaguler la lymphe, & augmenter l’humeur pituiteuse. Quand elle sera trop abondante chez eux, ils auront re-