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a pour cause une pierre dans la vessie, exige l’opération de la taille ; tous les autres remèdes ne font que prolonger les douleurs aux malades.

La saignée sera employée avec succès, s’il dépend de la pléthore ou d’une cause inflammatoire ; on ouvrira la veine du pied, s’il est occasionné par la suppression des mois, & on appliquera des sangsues à l’anus, s’il dépend de la suppression du flux hémorroïdal.

On lâchera le ventre par des émollients, par des purgatifs acidules qui ne puissent produire aucune irritation. On combattra par l’usage du quinquina & des acides, le pissement du sang qui est occasionné par la dissolution des humeurs.

Lorsqu’on a lieu de soupçonner, dit Buchan, dans sa Médecine domestique, un ulcère dans les reins ou dans la vessie, il faut mettre le malade à une diète rafraîchissante, à des boissons adoucissantes, in crassantes & balsamiques ; telles sont les décoctions de guimauve avec la réglisse, la dissolution de gomme arabique.

Lieutaud recommande beaucoup l’usage de l’aigremoine dans le pissement de sang & l’ulcère des reins : il la regarde comme un très-bon vulnéraire & puissant détersif ainsi que la grande consoude.

C’est par l’administration déplacée des cordiaux dans un cas de rétrocession des pustules de petite vérole, que M. Baumes a vu survenir un pissement de sang qui fut bientôt suivi de la mort.

On doit être fort circonspect sur l’usage des astringens ; si on les prescrit de trop bonne heure, ils peuvent produire les plus grands maux.

Ce n’est que dans des cas urgens, & où il y a du danger dans la demeure, qu’il faut y avoir recours ; encore faut-il commencer par les plus doux, & passer successivement à de plus énergiques, si les premiers n’ont produit aucun bon effet. On les donnera intérieurement, & extérieurement on pourra appliquer sur la région des lombes des serviettes trempées dans parties égales d’eau froide & de vinaigre. M. AMI.

Pissement De Sang, Médecine vétérinaire. On donne Ce nom à une évacuation de sang par le canal de l’urètre, qu’il vienne des vaisseaux des reins ou de ceux de la vessie ; qu’il soit occasionné, ou par une trop forte distension de ces vaisseaux, ou parce qu’ils sont trop corrodés.

Le pissement de sang est plus ou moins dangereux, selon la quantité de sang que l’animal perd, & selon les autres circonstances qui l’accompagnent.

On reconnoît que le sang vient des reins, quand il est pur, & qu’il coule tout à coup, sans interruption & sans que l’animal paroisse éprouver de la douleur ; mais s’il est en petite quantité, s’il est noir, si les symptômes qui accompagnent cette évacuation annoncent un sentiment de chaleur contre nature & de douleur dans la partie inférieure du ventre, ce que le médecin vétérinaire reconnoîtra, en appliquant la main le long du bord antérieur des os pubis, alors il vient de la vessie.

Symptômes du pissement de sang. Lorsque le pissement de sang est occasionné par une petite pierre raboteuse qui, tombant des reins dans la vessie,