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rameux ; les cônes ou pignons sont courts, de forme conique, pointus, en forme d’écailles très-épaisses dans l’intérieur, & minces à leur insertion. Les feuilles sont étroites, courtes, lisses, dures, pointues, presque piquantes, deux à deux enveloppées ensemble à leur base par une petite gaine, ce qui différencie les pins des sapins qui sont dépourvus de cette gaine ; le Pin pinier est un grand arbre, Cependant moins élevé que le sapin & la pesse. Ses feuilles sont d’un verd gai tirant sur le bleu. Il se plaît sur les montagnes des environs de Genève, en Écosse, sur les montagnes du Lyonnois, du Forez, dans le nord de l’Europe, & il a le précieux avantage de croître dans les terres argileuses & humides.

3. Le grand Pin maritime. Pinus silvestris maritima. Lin. Von-Linné le regarde comme une variété du pin sauvage. On le cultive avec soin dans le Périgord nord, dans le Bordelais. Il n’est pas assez commun sur les plages du Languedoc, où sa culture mériteroit d’être encouragée par les États de la province.

Miller le définit ainsi, pinus foliis geminis crassiusculis glabris, conis pyramidatis acutis. Pin à deux feuilles un peu épaisses & unies, à cônes pyramidaux & pointus. N’est-ce pas le pinaster latifolius, foliis virescentibus aut pallescentibus de Gaspard Bauhin ? En vérité, lorsqu’on n’a pas sous les yeux les objets de comparaison, il est bien difficile de se tirer du labyrinthe, ou plutôt de concilier la nomenclature des différens auteurs. J’avoue de bonne foi, qu’après un travail opiniâtre, je n’ai pu en venir à bout. Je vais adopter le plan de M. le Baron de Tschoudi, inséré dans le Supplément du Dictionnaire Encyclopédique, & pour lequel il s’est servi s avantageusement de l’Ouvrage de Miller, qui a cultivé tous les arbres dont il parle. Si quelque amateur veut avoir la bonté de me communiquer un travail plus suivi, je l’imprimerai avec plaisir, afin de suppléer aux connoissances que je n’aipas.

4. Pin de Tartarie. Pinnus sollis geminis, briodoribus latiusculis glaucis, conis minimis. Mil. Pin à deux feuilles verdâtres, plus courtes, & à petit cône.

5.Pin Mugoh. Pin Suffis du Briançonnois. Pin Crin ou Torchepin Pinus foliis sœpiùs ternis, tenuioribus, viridibus conis pyramidatis, squamis obtusis. Mill. Pin qui a le plus souvent trois feuilles étroites & vertes, à cônes pyramidaux, dont les écailles sont obtuses… N’est-ce pas le pinus tæda de Von-Linné.

6. Pin cembro. Pinus foliis quinis lavibus. Lin. Pin à cinq feuilles unies, soyeuses & presque roides, à cônes droits, à amandes douces & bonnes à manger. Il est commun dans les montagnes de la Sibérie, de la Tartarie, de la Suisse, du Valais, de la Savoie, &c.

7. Petit Pin maritime. Pinus foliis geminis longioribus, glabris, conis longioribus tenuioribusque. Pin à deux feuilles longues, unies & à cônes longs & menus.

8. Pin de Jérusalem. Pin d’Alep. Pinus soliis geminis, tenuissimis, conis obtusis, ramis patulis. Mill. À deux feuilles très-vertes, très-menues, à cônes obtus & à branches horizontales. C’est M. Tourn-