souvent épizootique ; le printemps est la saison où les bestiaux en sont communément attaqués. Elle s’annonce par le frisson, le tremblement, la toux, & par une fièvre aiguë qui redouble deux fois par jour alternativement avec froid, chaleur & oppression de poitrine. La langue & la bouche sont malpropres, il s’en exhale une odeur fétide, ainsi que des urines & des gros excrémens. Plusieurs des animaux qui en sont atteints, ont des sueurs abondantes, opiniâtres ; leurs pouls est constamment plein, fréquent, un peu mou. Pour s’assurer plus amplement si la péripneumonie est putride, on mettra dans un vase de l’urine du bœuf dès qu’on l’en soupçonnera affecté ; si elle se corrompt facilement, si le sang qu’on lui tirera par la saignée, éproure peu de temps après le même changement, & si les cadavres des animaux qui avoient péri de cette maladie ont répandu une puanteur insupportable, ces petites expériences ne contribueront pas peu à caractériser la péripneumonie putride que nous avons à traiter, en nous prouvant, par la promptitude avec laquelle les urines & le sang, qui dans cette maladie sont privés de la chaleur vitale, tombent en pourriture, pour peu qu’ils ayent de disposition à l’alcalescence.
Les bœufs doués d’un tempérament sanguin, ceux dont la rumination est troublée par une cause quelconque, ceux enfin qui mangent trop, m’ont paru être les plus sujets à la péripneumonie putride. Les périodes septénaires & demi-septénaires, sont plus remarquables dans cette maladie que dans les autres ; sa durée est de quatorze à vingt jours & plus.
L’oppression répond à la violence du mal, on sent quelquefois des soubresauts dans les tendons ; l’accablement est proportionné au degré de la maladie. Le ventre est toujours gonflé & météorisé. Le cours de ventre séreux qui a lieu dans le cours de la maladie, est très à craindre ; s’il survient dans le déclin, il est utile. On peut juger de même des sueurs excessives qui paroissent avant le temps de la dépuration ; on redoute moins les fétides. L’éruption des tumeurs est quelquefois avantageuse.
Lapéripneumonie putride, toujours dangereuse, approche quelquefois de si près par la violence de ses symptômes, de la péripneumonie malignes qu’il est facile de les confondre. Cependant, si la putride ne dégénère pas, elle dure moins de temps, & l’affection des nerfs & du cerveau, inséparable de la maligne, n’est dans celle-ci que passagère : d’ailleurs, la dépuration qui se fait rarement & très-difficilement dans la maligne, est ordinaire à la putride, dans laquelle on peut faire un bon usage de la doctrine des crises, si par des remèdes faits à contre temps, on ne croise pas les efforts de la nature qui y tendent. Les bonnes se font par les urines & par la sueur, rarement par l’hémorrhagie : les urines se chargent & déposent du douzième au quatorzième jour, & l’on voit alors diminuer les accidens. Les sueurs salutaires paroissent vers le même temps ou quelquefois plus tard, ainsi que l’hémorrhagie, La dépuration par l’expectoration n’est pas rare ; mais c’est sans raison qu’on la croit alors urulente, de même que le sédiment blanchâtre des urines.