Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devenir pour elle une source des maux rebelles & difficiles à guérir. Les fréquentes lotions, les bains domestiques sont en général des remèdes très-propres à entretenir sa souplesse, & à la déterger des matières hétérogènes qui peuvent la souiller ; les anciens avoient sans doute reconnu l’utilité des bains publics ; aussi y avoient-ils recours fréquemment ; on ne sauroit assez les imiter dans cet usage. Les frictions sèches sur la peau sont très propres a rétablir la transpiration. Les maladies de la peau sont la gale, la lèpre, la petite vérole, la rougeole, l’érésypelle, &c. (Voyez ces mots) M. AMI.

La nature n’auroit pas criblé la peau d’un nombre si prodigieux de pores, s’ils n’avoient pas servi à la plus forte sécrétion de l’homme & de l’animal. C’est par les pores que s’exécutent la sortie de la sueur, & sur-tout de la transpiration insensible, la plus considérable de toutes les sécrétions, & en même temps celle qui cause les plus grands ravages dans l’économie animale lorsqu’elle est supprimée. Il résulte de cette vérité reconnue de tous les temps, qu’il est de la dernière importance de maintenir la peau des animaux rendus domestiques dans le plus grand état de propreté, dès-lors la nécessité absolue d’étriller les chevaux, les mules, les bœufs, les vaches, & même les ânes. Il est inconcevable que la paresse des valets ait introduit une coutume détestable, & que presque tous les propriétaires regardent aujourd’hui comme une loi ; celle de tondre les mules depuis le toupet jusqu’à la queue, & jusqu’à la moitié de la hauteur du ventre. La même coutume commence à s’étendre jusque sur les chevaux. C’est donc pour les menus plaisirs de ces tondeurs que la nature a couvert de poils la peau des animaux, pour leur donner la satisfaction de les tondre ? quelle erreur ! On ne voit pas qu’on les rend plus susceptibles des impressions subites du chaud & du froid, & plus sujets à la piqûre désolante des mouches, des taons, &c. Comment la peau d’un bœuf chargé d’excrémens encroûtés, exécutera-t-elle les sécrétions ? ces ordures attestent l’insouciance des propriétaires, la négligence des valets, & elles déterminent l’état maladif de l’animal.

Si chaque jour l’animal étoit étrillé, brossé & bouchonné, on ne le verroit pas se vautrer sur le dos, afin de faire cesser les démangeaisons qui le tourmentent. Propriétaires, quoiqu’en disent vos valets, faites étriller chaque jour tout le bétail, soyez présents lors de l’opération, ou du moins, visitez-le assez souvent pour vous convaincre que vos ordres sont exécutés.


PÊCHE, PÊCHER. Tournefort le place dans la septième section de la vingt-unième classe des arbres à fleurs en rose, dont le pistil devient un fruit à noyau, & il l’appelle persica. Von-Linné, réunit le pêcher au genre des amandiers, il le classe dans l’icosandrie monogynie, & il le caractérise amygdalus persica.[1]

  1. Je donnerai beaucoup d’étendue à la conduite de cet arbre, parce que tous les