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être pourvu chacun d’eux ; on croise ensuite ces lacs sous le ventre de l’animal, & on les arrête fortement à l’encolure par une boucle coulante, & quelquefois à des anneaux de fer, dont un collier de cuir que l’on passe sur la tête du cheval se trouve garni.

Quand il s’agit de faire couvrir une jument, on fera mieux d’employer une sorte de bricole portant, de chaque côté, un anneau de fer, dans lequel on fixe, par un nœud coulant, chaque lac venant des entravons ; il n’est pas nécessaire pour lors de les croiser ; ils marchent directement chacun à leur anneau : non-seulement on ne gêne point l’encolure de la bête, mais la facilité avec laquelle on dénoue ces lacs, met, sur le champ, & aussitôt après que la semence du mâle a été lancée dans l’utérus, la jument en état de se porter en avant, de manière que l’étalon n’étant point obligé, pour la descendre, de se retirer en arrière sur des jarrets déjà fatigués dans les efforts du coït, ces parties essentielles sont moins exposées à une ruine totale.

Lorsqu’on se propose d’abattre un cheval, on lui prépare un lit de paille très-épais sur un terrain uni ; on place les quatre entravons aux paturons, on attache un lac à l’anneau de celui qui a été mis au pied de devant opposé au côté sur lequel l’animal doit être renversé ; on le fait passer ensuite dans celui de l’autre entravon placé au paturon de l’extrémité postérieure, qui, avec l’antérieure, forme un bipède latéral : de là ce même lac doit cheminer dans l’anneau de l’entravon de l’extrémité postérieure répondant à celle-ci, traverser celui de l’entravon de l’extrémité antérieure répondante à la première, & enfin passer dans l’anneau de celui qui est à cette même première extrémité, & auquel le lac a d’abord été attaché. Dans cet état, plusieurs hommes saisissent ce qui reste de ce lac, & réunissant leurs forces, en le tirant, ils rapprochent insensiblement les quatre pieds de l’animal, & en préparent ainsi la chute que plusieurs hommes postés au côté opposé, l’un à la tête, d’autres à l’encolure, au garrot & à la queue, opèrent & effectuent. Il est certain que si la chute n’étoit due qu’à l’effet subit de ceux qui sont chargés de réunir peu à peu les quatre extrémités, elle seroit très-dangereuse ; c’est aux derniers à tirer l’animal à eux, après que les autres ont agi : si les uns & les autres agissoient ensemble, il en résulteroit inévitablement uni ébranlement funeste à l’animal. Dès que le cheval est à bas, l’essentiel est d’en fixer la tête à terre, en sorte qu’il ne puisse la relever : c’est l’office d’un seul homme qui doit peser & s’appuyer fortement sur la partie supérieure de l’encolure ou sur la tête, si le cheval est fort & vigoureux ; mais il faut glisser une bonne quantité de paille au-dessous, de peur que l’animal ne se blesse. On arrête ensuite le lac, de façon que les quatre pieds se trouvent réunis s’il est besoin. (Voyez Abattre)

Un autre moyen de s’assurer du cheval, & d’opérer, est celui que présentent le travail & ses diverses dépendances ; mais comme la description de cette machine n’entre point dans notre plan, & que d’ailleurs il seroit nécessaire d’en voir la figure pour pouvoir la bien décrire, nous