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Fleur ; d’une seule pièce ; la corolle tient lieu de calice, elle est en forme d’entonnoir, colorée en dedans & divisée en quatre sur ses bords.

Fruit ; baie divisée en trois loges qui contiennent trois semences : cette baie est bordée à l’extérieur, d’une membrane assez large, disposée en rond ; ce qui lui donne la forme d’un chapeau dont les ailes sont rabattues, & d’où il a pris son nom.

Feuilles ; portées sur des pétioles, ovales, entières, presque dentées, marquées en dessous par trois nervures, d’un vert clair.

Racine  ; ligneuse, rameuse.

Port ; arbrisseau armé d’épines inégales, droites ou crochues ; les fleurs portées sur des pédoncules solitaires, disposées le long des rameaux à l’aisselle des feuilles qui sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu ; les bords des chemins d’Italie, de Provence, de Languedoc, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Les semences passent pour diurétiques ; la racine, la tige & les feuilles sont astringentes. Toute la plante (le fruit excepté) pilée & appliquée en cataplasme, est recommandée contre les clous, les furoncles & autres tumeurs de ce genre qui s’élèvent à la superficie de la peau.

On est embarrassé, dans les provinces du midi à trouver des arbrisseaux propres à la clôture des champs, & dont les feuilles & les pousses ne soient pas dévorées par les troupeaux. Le porte-chapeau offre une ressource assurée, il ne demande qu’à être multiplié par graines, & ensuite par couches & par marcottes. La haie qu’il fournira ne sera pas bien haute, il est vrai, mais elle sera impénétrable.


PALMA CHRISTI. Voyez Riccin)


PALME. Mesure prise de la longueur ou de la largeur de la main étendue ; sur sa longueur, elle est de neuf pouces, & de trois sur sa largeur.

PALMÉE, (feuille) lorsqu’elle imite une main ouverte. (Voyez figure 34, Planche, V., page 564), Tome IV)


PALPITATION, Médecine Rurale. Mouvement déréglé, involontaire, qui s’excite en nous toutes les fois que nous sommes affectés vivement de quelque objet, qui peut émouvoir notre sensibilité.

Le cœur est toujours lézé dans cette maladie, & son mouvement est presque toujours fréquent, convulsif & quelquefois si violent & si extraordinaire, qu’il a souvent produit la rupture des côtes voisines de la poitrine, une énorme dilatation des artères, enfin des anévrismes.

On reconnoîtra donc la palpitation du cœur à la pulsation violente du cœur contre les parties solides, au battement extraordinaire, au artères carotides, à l’oppression, à la difficulté de respirer, à l’abattement des forces, aux défaillances, à l’état de foiblesse où les malades se trouvent réduits, à une langueur habituelle : ceux qui en sont attaqués sont, pour l’ordinaire, pâles, tristes, languissans & peu propres à se procurer des plaisirs & des moyens de dissipation ; ils sont aussi rêveurs, pensifs & très-enclins à la mélancolie.

Différentes causes peuvent exciter cette maladie ; les unes sont morales,