CHAPITRE PREMIER.
Des espèces d’orangers & de citronniers.
§. I. Des Orangers.
Fleur. Composée de cinq pétales oblongs, blancs, pâles & ouverts ; son calice d’une seule pièce verte, à cinq dentelures & petit ; une vingtaine d’étamines réunies par leurs filets, en plusieurs corps. Les fleurs sont rassemblées en bouquet au sommet des branches dans le plus grand nombre des espèces.
Fruit. Baie dont l’écorce est charnue, la pulpe composée de vésicules ; la baie ordinairement arrondie, aplatie par les deux bouts, divisée en neuf loges qui renferment chacune deux semences ovales, calleuses.
Feuilles, simples, presque entières, épaisses, luisantes, arrondies au sommet ; le pétiole garni de folioles qui le font paroître ailé en forme de cœur.
Bois. L’écorce des tiges ou des branches de couleur brune, quand elles sont âgées, verdâtre sur les jeunes. Les branches non greffées sont armées de longs & durs aiguillons. Racine chevelue & fibreuse.
Ces arbres sont originaires des grandes Indes ; ils sont devenus indigènes dans les îles de l’Amérique ; enfin on les a naturalisés en Portugal en Espagne, en Italie & dans les îles de la méditerranée. On en voit quelques-uns en plein champ en Provence, mais on ne peut pas dire qu’ils y soient en culture réglée ; il faut cependant en excepter les îles d’Hières.
Le Père Ferrard, Jésuite & natif de Sienne, publia en 1646 un ouvrage intitulé Hesperides, sive de Malorum aureorum cultura & usu, in-folio, dans lequel il indique sommairement toutes les espèces d’orangers, de citronniers & de limoniers rassemblées à Rome. Il seroit difficile de faire l’application de ses descriptions aux espèces ou variétés soigneusement cultivées on France. M. de Laville-Hervé, neveu, & rédacteur des Mémoires de M. l’abbé Roger de Schabol, donne dans sa Théorie du jardinage la liste des espèces cultivées à Paris, & c’est cette même liste que je transcris ici sans y rien changer ni ajouter.