coup de chair, étoient attaqués de préférence par les chenilles, & que les oliviers sauvages n’éprouvoient presque pas de dommage. Tout le monde s’accorde à regarder la chute des olives dans les mois d’août & de septembre, comme un effet de la secheresse : on reviendra de cette erreur en observant que ces fruits ont tous le noyau percé & l’amande dévorée. Voici encore quelques remarques faites sur la chenille mineuse. Lorsqu’elle se nourrit de l’amande, elle est fort blanche ; mais lorsqu’après l’avoir tirée de sa retraite, je la forçois à se nourrir des feuilles d’olivier, elle devenoit bientôt verdâtre ; la nature des alimens qu’elle prenoit, occasionnoit sans doute ce changement de couleur.
» Lorsque je mettois des chenilles sous des cloches de verre, en ne leur laissant que des olives, elles les attaquoient & se nourrissoient de la chair ; mais elles préféroient d’entrer dans le noyau pour se nourrir de L’amande.
» Après que la chenille a fait son cocon, il ne lui faut ordinairement que douze à quinze jours pour prendre sa dernière forme. J’ai vu d’autres fois qu’elle ne se changeoit en papillon qu’après plus de vingt jours.
» Je présume que la chenille mineuse ne vit guères sous sa première forme que pendant une quarantaine de jours. De toutes celles que j’ai essayé de rassembler sous des cloches de verre, & qui vivoient sur des rameaux dont les pieds plongeoient dans l’eau, il ne s’en est point trouvé, même parmi les plus foibles, qui n’ait filé son cocon, avant vingt-cinq jours.
» La mouche femelle se sert d’une pointe fine qui se trouve à l’extrémité de son ventre pour piquer l’olive. Elle fait couler alors un œuf dans l’ouverture un peu profonde qu’elle a formée. L’orifice de la plaie se ferme bientôt, mais la cicatrice reste, & on la reconnoit aisément. Il sort de cet œuf une larve blanche, molle, qui pénètre dans la chair jusqu’au voisinage du noyau ; elle n’a point de pattes. Aussi, lorsqu’on la tire de sa retraite & qu’on veut la faire marcher, il faut avoir l’attention de la mettre sur un plan qui ne soit pas incliné, sur-tout si la surface est lisse. On compte onze anneaux sur cet insecte : sa tête est armée de deux crochets noirâtres. On n’y distingue point d’yeux. Son corps est plus petit vers la tête, & sa forme est conique. À mesure qu’il grossit, la galerie qu’il trace augmente ; mais comme il se tient fort près du noyau, les dommages qu’il occasionne ne deviennent bien sensibles au dehors, (à moins qu’il ne soit établi sur des olives peu charnues) que lorsque le temps de sa métamorphose approche… Il arrive toujours alors qu’il ronge l’olive jusqu’à la peau mince dont le fruit est revêtu ; mais l’insecte, après s’être ainsi assuré sa retraite, se retire assez profondément dans sa galerie & s’y change en nymphe. Lorsqu’il étoit parvenu à son plus haut point d’accroissement, il avoit plus de trois lignes de longueur ; mais en se contractant il se réduit à deux lignes ou environ. Sa peau se durcit & forme une coque ovoïde, dure, qui est d’abord blanche ; mais elle brunit