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recueille seulement les substances mielleuses qui distillent des kermès & des psylles ; elle dévore même souvent ces insectes. On observe aussi différentes sortes d’araignées ; mais elles sont encore plus utiles à l’homme que la fourmi. Elles diminuent considérablement le nombre des mouches, des psylles & des teignes qui sont si funestes à nos récoltes. Il y a, sens doute, un grand nombre d’insectes auquel l’olivier offre souvent un appui ou des abris : mais dès qu’on n’a rien à craindre de leur part, pourquoi chercheroit-on à les priver de ces retraites ?

De la chenille qui ronge la souche de l’olivier.

» Je n’ai jamais vu l’insecte auquel M. de Labrousse donne ce nom, & qu’il dit avoir observé.[1] Beaucoup de cultivateurs que j’ai interrogés, & qui ont été dans le cas d’arracher des racines ou souquets d’oliviers, n’ont pas été plus heureux que moi.[2] Dans le reste de cet article, M. Bernard rapporte la description donnée par M. de Labrousse qui n’a pas connu la manière de vivre du hanneton, & il le réfute.

» M. de La brousse recommande de répandre de la suie aux pieds des oliviers pour faire périr la chenille qui les ronge. L’histoire de cet insecte est évidemment supposée, mais comme la suie est un engrais excellent, on l’emploiera avec avantage pour ranimer les arbres foibles, & pour entretenir la vigueur de ceux qui en ont déjà beaucoup. Si pourtant, il y avoit quelquefois des vers dans les racines d’oliviers, on pourroit, pour les détruire, employer la lie d’huile, elle serviroit d’engrais à l’arbre, & on sait qu’elle est mortelle pour les insectes. (Voyez Taupe-grillon)

Des Scarabés[3].

» J’ai observé, sur l’olivier, des scarabés qui avoient environ deux lignes de longueur. Ils étoient noirs & avoient leurs antennes en masse. Ils n’attaquent ni les feuilles ni les fruits ; ils se fixent sur les branches & se nourrissent de l’aubier : les branches où ils vivent périssent constamment. Il y a apparence qu’ils ne les attaquent que lorsqu’elles sont déjà foibles. Il arrive quelquefois qu’ils s’attachent aux sujets nouvellement plantés. Au reste, il n’a pas paru que les dommages qu’ils occa-

  1. Note de l’Éditeur. C’est la larve du hanneton. (voyez ce mot) Je l’ai trouvée deux fois dans la vermoulure du bois pourri, du centre du collet des racines, dont elle n’est pas la cause. J’ai également trouvé celle du rhinocéros. Les cas sont rares, & je crois même que ces larves ne s’étoient nichées dans cette espèce de terreau que pour s’y métamorphoser en chrysalide, & en sortir ensuite plus facilement sous la forme d’insecte parfait, c’est-à-dire, en hanneton & en rhinocéros ; ce qui me porte à le croire, c’est que ces larves avoient pris tout leur accroissement, & que c’est en mars que je les ai trouvées.
  2. Note de l’Auteur. M. linard dit avoir vu dans de vieux ceps à demi-pourris, des vers blancs, & de longs insectes noirs, assez gros, sans ailes, sans écailles, composés à peu près du même nombre d’anneaux, sur lesquels il a fait peu d’observations.
  3. Note de l’Auteur. Cet insecte est vraisemblablement le même que celui dont M. de la Brousse a parlé sous le nom de ciron, & qu’il désigne très-bien pour un scarabé.