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vis, de l’autre côté du rhône, on trouve une chaîne de montagnes qui produit, dans la partie du nord, respectivement à elle, le même effet que les Pyrénées, lorsqu’on a dépassé Carcassonne pour aller à Toulouse.

Il me paroît démontré que la prospérité de l’olivier tient en France à ces circonstances, & que si cet arbre réussit beaucoup mieux dans d’autres climats d’autres royaumes, on doit l’attribuer à des circonstances plus heureuses encore, soit par rapport au rapprochement du midi, soit à celui des abris. L’olivier craint le froid, mais jusqu’à quel point aime-t-il la chaleur ? l’expérience n’a encore rien prononcé à ce sujet. Cependant l’on sait que les espagnols ont transporté à Lima l’espèce d’olivier, N°. 13, dont le fruit est déjà très-gros & plus gros qu’en France, mais il a doublé & même triplé de volume dans le nouveau monde. On m’a assuré que, dans la Caroline méridionale, les plantations d’oliviers avoient déjà réussi ; d’où l’on doit conclure qu’il ne tient plus qu’aux habitans des climats chauds de l’Amérique d’y multiplier ces arbres.

M. Barthez, dans son Recueil de Mémoires d’Agriculture pour les côtes de la méditerranée du Royaume, fait espérer que cet arbre pourra être multiplié dans l’intérieur de la France. Je forme de grand cœur le même vœu que ce célèbre cultivateur, mais je doute très-fort du succès. Admettons que, dans l’intérieur de nos provinces, on trouve des expositions heureuses, de grands & majestueux abris : malgré cela, aura-t-on la chaleur qui nous vient d’Afrique, & qui se décompose en passant sur les montagnes ? Le vent méridional produira deux effets opposés, suivant l’état d’humidité ou de sécheresse, où la montagne se trouvera lors de son passage. Prenons les Pyrénées pour exemple, & de dégradation en dégradation venons-en aux montagnes moins élevées. Si cette chaîne est chargée de neige, le vent du midi n’est plus chaud, il devient même très-froid : l’expérience journalière prouve cette assertion. Si cette chaîne est dépouillée de neige, si elle est encore humide, le vent du midi opère l’évaporation de cette humidité, & l’évaporation le rend froid ; si au contraire il n’a pas plu depuis long-temps sur ces montagnes ; en un mot, si le terrain en est sec, alors la chaleur devient dévorante, au point souvent de flétrir, & même de griller les feuilles des arbres, des vignes, &c. Les mêmes phénomènes ont lieu, relativement à la chaîne qui traverse le Languedoc. Les villes, maritimes qui sont au midi de cette chaîne, n’éprouvent-elles pas de grandes & très-grandes chaleurs, quoique le vent du nord règne, lorsqu’il passe par dessus, & lorsqu’il les trouve sèches. Si elles sont humides, la fraîcheur n’est-elle pas subitement ramenée dans l’air ? Quant aux habitans au-delà de cette chaîne, c’est-à dire à son nord, ne ressentent-ils pas les mêmes variétés, moindres à la vérité que les habitans placés au nord des Pyrénées ? C’est ce que l’on éprouve chaque année. Il en est ainsi en remontant du midi au nord du royaume, & en suivant l’ordre & la disposition des montagnes ; mais plus l’on approche du nord, plus l’élévation des bases augmente, & les vents chauds ont intrinsèquement moins d’activité, puisqu’ils la per-