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geâtre, piquetée de points moins colorés, sa chair molle, ses feuilles peu nombreuses, proportion gardée avec les espèces suivantes ; elles sont longues, ordinairement pointues, quelquefois arrondies par le bout ; l’arbre devient gros, & il travaille beaucoup en branches & en rameaux. Dans quelques endroits on nomme son fruit laurine, & on le confit.

III. L’amandier, ou Amellou, ou Amellingue, ou Plant d’Aix. Olea amygdalina, Gouan. Olea major angulosa amygdali formâ. Tourn. Il est commun dans plusieurs cantons de Provence & de Languedoc : la forme de son fruit, imitant une amande, lui a donné son nom. Je pense avec M. Amoreux que c’est une variété de l’olivière : son fruit est ovoïde, noirâtre, piqueté, renflé d’un côté, arrondi à la base, pointu à son sommet ; le pédoncule court ; le noyau peu sillonné, la suture longitudinale passablement exprimée ; ce noyau est petit, proportion gardée avec le fruit, alongé, très-pointu à son sommet, tronqué à sa base ; la feuille courtement pétiolée, fort large, courte, arrondie à son sommet, & terminée par une petite pointe. N’est-ce pas de la peau que la chair du fruit tire sa couleur ? puisque son intensité diminue à mesure qu’elle approche du noyau.

L’huile de ces piquetures ou vésicules est-elle strictement la même que celle de la pulpe ? Je ne le pense pas. J’ai oublié de vérifier ce fait dans le temps, & je ne le puis aujourd’hui. Le fruit est plus employé à confire qu’à faire l’huile qui est cependant très-douce : l’arbre exige un sol substantiel, puisque son grand mérite est de produire de grosses olives. Gignac en Languedoc & St. Chamas en Provence sont les deux endroits où l’on les prépare le mieux. L’amellou a l’avantage de charger beaucoup, & dans plusieurs cantons on le cultive uniquement pour l’huile. On doit préférer, pour sa culture, les terrains caillouteux, si on veut avoir une huile de bonne qualité.

IV. L’Olivier à Fruit de Cornouiller, ou le Courmau, Corniau, Courgnale ou Plant de Salon. Olea cranio-morpha. Gouan. Olea media, oblonga, fructu corni. Tourn. La forme de son fruit a déterminé son nom. Il est petit, ordinairement arqué, alongé, noir comme le raisin nommé morillon, terminé en pointe ; son noyau plus aplati d’un côté que de l’autre, pointu dans ses deux extrémités est marqué des deux côtés par une suture, qui part d’une pointe à une autre ; il est irrégulièrement ridé ; le pédoncule est court, souvent il ne s’implante pas dans le milieu du fruit ; les feuilles, en petite quantité, grêles, pointues, quoique arrondies a leur sommet ; il est aisé de distinguer cet arbre par le port de ses branches & sur-tout de ses rameaux inférieurs qui s’inclinent contre terre, à peu près comme ceux du saule de Babylone, ou saule pleureur. (Voyez ce mot) Le tronc de cet olivier prend beaucoup de consistance, donne une huile très-fine, se charge de fruit annuellement, & il est commun en Provence & en Languedoc.

On cultive dans le territoire du St. Esprit, une espèce que les habitans appellent Le Cournaud, & qu’ils distinguent du Courniaud. Elle me paroît cependant s’en rapprocher : son fruit est plus arrondi que celui du précédent ; le noyau