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Du temple de Vénus, revenez sur vos pas jusqu’à l’allée qui croise la terrasse, & traversez le vaste tapis verd, pour voir enfin de plus près ce que c’est que cette rotonde 23, qui vous a toujours frappé de tous les points de vue, & où l’on monte insensiblement de tous côtés. Elle est formée de dix colonnes ioniques, qui soutiennent un dôme couvert de plomb, sous lequel est une Vénus de Médicis, de bronze, sur un piédestal noir. Le contraste de cette couleur & du bronze de la statue avec le blanc des colonnes, produit de loin un bel effet. Cette rotonde est de Vanbruch, perfectionnée par Bora : sa situation est admirable ; on ne sauroit imaginer une scène plus riche ni plus majestueuse que celle où domine cet élégant édifice.

Allez vers le nord, & percez dans les feuillages, vous découvrirez la caverne de Didon 24, petit reposoir fort simple, où l’on a peint Énée & Didon avec ces vers de Virgile : Speluncam Dido, &c. De-là, par un sentier fort court & fort sombre, vous venez au pied d’un monticule, sur lequel est érigée une colonne 25 corinthienne, qui supporte la statue du Roi Georges II : elle est environnée de sapins. On voit d’ici le lac, la maison, la colonne Cobham, le temple des grands hommes[1], la grande porte du côté de Buckingham, le temple de Vénus, & la rotonde.

En descendant à gauche, vous vous trouvez au bout d’une vaste avenue de gazon, bordée de plantations irrégulières. Cette extrémité, qui n’est éloignée que de quelques pas de la grande avenue, forme une espèce de terrasse ornée de deux urnes : on l’appelle le théâtre de la Reine 26. Le fond de cette avenue étoit autrefois rempli par une belle pièce d’eau.

Continuez votre route à gauche & traversez ce charmant bosquet, dont les allées bordées de fleurs & d’arbrisseaux de toute espèce, viennent en serpentant aboutir à un centre 27 commun. Là étoit autrefois un joli bâtiment ionique, appellé Sallon du repos.

Après avoir traversé une autre belle salle régulière, un sentier vous conduit à une petite allée d’arbres

  1. Note de l’Éditeur. M. de Gerardin a quelque chose d’approchant dans son parc d’Ermenonville, & par un seul mot, pour devise, il caractérise les personnages :
    Newton, Montesquieu,
    Lucem. Justitiam.
    Descartes, Rousseau,
    Nil in rebus inane. Naturam.
    Voltaire, Joseph Priestley,
    Ridiculum. Aerem.
    W. Penn, Benj. Franklin,
    Humanitatem. Fulmen.
    Et au bas de la colonne cassée :
    Quis hoc perficiet.