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mais chaque setier contient vingt quatre boisseaux ; le muid de charbon de bois contient vingt mines, sacs ou charges, chaque mine deux minots, chaque minot huit boisseaux, chaque boisseau quatre quarts de boisseau.

On mesure également le vin par muid, ainsi que les autres liqueurs. Le muid de vin se divise à Paris en demi muid, quatre quarts de muid, & huit demi-quarts de muid. Le muid de Paris contient deux cent quatre-vingt-huit pintes ; celui du Bas-Languedoc est de six cent soixante quinze bouteilles, mesure de Paris, & en temps de guerre cette mesure ne coûte souvent que dix-huit à vingt livres.



MULE. (Voyez Engelure)


MULES TRAVERSINES. Médecine vétérinaire. On donne ce nom à des espèces de crevasses, d’où suinte une sérosité fétide, & qui sont situées sur le derrière du boulet ; Il est rare qu’elles arrivent aux pieds de devant : c’est sans doute à raison de leur position transversale, qu’on les appelle traversines, traversières, &c.

Elles sont toujours douloureuses, & ne se guérissent pas facilement, attendu que le cheval en marchant, meût, étend & plie successivement l’articulation, ce qui les ouvre, & les irrite continuellement.

On les guérit dans le commencement, en y appliquant des cataplasmes émolliens & adoucissans, & ensuite des dessiccatifs qu’on fait tomber avec la brosse. Quant aux mules traversines invétérées & de mauvaise qualité, on emploira les remèdes indiqués aux mots Crevasse, Crapaudine, & sur-tout à l’excellent traité des eaux aux jambes, inséré dans cet ouvrage, tom. IV. pag. 84. par M. Huzard, vétérinaire très-distingué dans la capitale. M. T.


MULET, MULE. Le mulet est un quadrupède, pour l’ordinaire, engendré d’un âne & d’une jument, quelquefois d’un étalon & d’une ânesse. La croupe de cet animal est affilée & pointue, sa queue & ses oreilles tiennent beaucoup de celles de l’âne ; pour le reste, il ressemble au cheval. Il tient de l’âne la bonté du pied, la sûreté de la jambe & la santé ; il a les reins très-forts, & il porte des fardeaux plus considérables que le cheval. On donne le nom de mule à la femelle de cet animal. Nous allons traiter un peu au long de l’un & de l’autre.


CHAPITRE PREMIER.

Parallèle du mulet avec le Bardeau.


En conservant, dit M. de Buffon, le nom de mulet à l’animal qui provient de l’âne & de la jument, nous appellerons bardeau celui qui a le cheval pour père & l’ânesse pour mère. Personne n’a jusqu’à présent observé les différences qui se trouvent entre ces deux animaux d’espèce mélangée ; c’est néanmoins l’un des plus sûrs moyens que nous ayons pour reconnoître & distinguer les rapports de l’influence du mâle & de la femelle, dans le produit de la génération

Le bardeau est beaucoup plus petit que le mulet, il paroît donc tenir de sa mère l’ânesse, les dimensions du corps ; & le mulet, beaucoup plus grand & plus gros que le bardeau