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alternativement placées sur elles. La fleur est purpurine, plus ou moins foncée en couleur ; il y en a une variété à fleur blanche & à fleur jaune.

Lieu. Les terreins incultes, les vieux murs. La plante est vivace ; on l’a transportée dans nos jardins, & elle sert de décoration dans les plates-bandes.

Propriétés. On la dit vulnéraire, & on l’emploie en décoction.

Culture. Le lieu où elle croit spontanément prouve que sa culture n’est pas difficile. On multiplie le mufle de veau de deux manières, & par semence & par filleule. On le sème dès que l’on ne craint plus les gelées de l’hiver. Dans les provinces du midi & du centre du royaume, les plantes provenues des semis, fleuriront en automne, & les autres au printemps suivant, à moins que l’éte des provinces du nord n’ait été chaud… On multiplie la plante par filleule, en en séparant les tiges, & en les emportant avec leur racine ; chaque brin, ainsi garni de racines, reprend avec la plus grande facilité. L’opération doit être faite ou vers la fin de l’automne, ou avant que la sève se soit mise en mouvement après l’hiver : ces plantes craignent les terreins humides & marécageux. Si on veut qu’elles fleurissent pendant presque toute l’année, il faut couper raz de terre les tiges au moment qu’elles ont passé fleur, & répéter la même opération après chaque fleuraison.


MUGUET ou LIS DES VALLÉES. Tournefort le place dans la seconde section de la première classe des herbes à fleur en grelot, dont le pistil devient un fruit mou & assez petit, & il l’appelle lilium convallium album. Von Linné le nomme convallaria majalis, & le classe dans l’hexandrie monogynie.

Fleur. En forme de cloche, d’une seule pièce, découpée sur ses bords, à quatre ou cinq segmens recourbés.

Fruit. Sphérique, mou, rouge, rempli de pulpe & de semences dures, entassées les unes sur les autres.

Feuilles. Pour l’ordinaire au nombre de deux, grandes, ovales, partant des racines & embrassant la tige par leur base.

Racine. Horizontale, charnue, noueuse, traçante.

Port. La tige est nue, elle s’élève à un demi pied, porte plusieurs fleurs disposées en grappes, & rangées d’un seul côté.

Lieu. Dans les bois du centre du royaume, la plante est vivace par sa racine & fleurit au printemps.

Propriétés. Les fleurs ont une odeur pénétrante très-agréable, leur saveur est amère ; elles sont atténuantes, antispasmodiques, & tiennent le premier rang entre les céphaliques ; les fleurs seules sont en usage en médecine.

Usage. L’huile par macération des fleurs offre un parfum agréable ; elle relâche la portion des tégumens sur lesquels elle est appliquée : les fleurs sèchées, pulvérisées, tamisées & inspirées par le nez, déterminent l’évacuation des humeurs séreuses qui remplissent la membrane pituitaire. Sous cette forme elles sont indiquées dans le larmoiement par abondance d’humeurs séreuses, par des humeurs pituiteuses, dans le catarrhe humide, l’enchifrénement, lorsqu’il n’existe pas de dispositions inflammatoires.

Il n’est aucun propriétaire habitant la campagne, qui ne doive avoir chez soi une petite provision de bonne