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gards, que dans des étables ouvertes : un parc peu leur servir de logement sans aucun abri.


§. II. Des étables ouvertes. Du bien & du mal qu’elles font aux moutons. Des appentis & des hangars ; de leurs proportions.

Une étable ouverte a plusieurs fenêtres, qui ne sont fermées que par des grillages, de même que la porte. Elle vaut mieux qu’une étable fermée, parce qu’une partie de l’air infecté de la vapeur du corps des moutons & du fumier, sort par les fenêtres & par la porte, tandis qu’il entre de l’air sain du dehors par les mêmes ouvertures ; mais ce changement d’air ne se fait qu’à la hauteur des fenêtres : l’air qui reste autour des moutons dans la partie basse de l’étable, au-dessous des fenêtres, est toujours mal-sain, quoiqu’il soit moins échauffé & moins infect que celui des étables fermées. Celles qui sont ouvertes ne font que diminuer le mal ; ce logement, quoique moins mauvais pour les moutons que les étables fermées, n’est cependant pas bon.

Un appentis est un pan de toît, appliqué contre un mur, & soutenu en devant par des poteaux. Ce logement vaut mieux que les étables en partie ouvertes, parce qu’il est entièrement ouvert du côté des poteaux dans toute sa longueur, mais il est fermé en entier du côté du mur ; l’air infecté reste au milieu des moutons, sur-tout au pied de ce mur. Quoique ces appentis valent mieux pour les moutons que les étables ouvertes, ce n’est cependant pas leur meilleur logement. Les hangars sont à préférer.

Un hangard est un toît soutenu tour-au-tour sur des poteaux. (Voyez la Planche II, avec l’explication, fig. I. de l’ouvrage de M. Daubenton, cité ci-dessus.) L’air infect en sort facilement, Si l’air sain y entre de tous les côtés ; les moutons peuvent en sortir, lorsqu’ils ont trop chaud, & y entrer pour se mettre à l’abri de la pluie. C’est certainement le meilleur logement pour ces animaux, il est très-sain & très-commode pour eux ; mais il est coûteux pour les propriétaires des troupeaux.

La manière la moins coûteuse de faire un hangar pour loger les moutons, est de le faire sans murs. Pour cet effet, ayez des poteaux de six ou sept pieds de hauteur, placez les de manière qu’ils soient soutenus chacun par un dé, & rangés sur deux files, à dix pieds de distance les uns des autres ; assemblez-les avec des solives & des sablières, de la même longueur de dix pieds, qui porteront un couvert, dont les faîtes n’auront aussi que dix pieds, & les chevrons seulement sept pieds. Au milieu de cet espace on met un rattelier double ; de chaque côté du même espace on bâtit un petit appentis qui n’a que deux pieds de largeur, & dont le faîte est placé contre les poteaux du bâtiment du milieu, à un demi-pied au-dessous de la sablière. Les solives de cet appentis n’ont que deux pieds de longueur, & les chevrons trois pieds. Les poteaux qui soutiennent la sablière n’ont aussi que trois-pieds. Des contrefiches placées à des distances proportionnées à la longueur du bâtiment, & assemblées avec les entraits & les poteaux, empêchent