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meilleurs agneaux mâles pour être des béliers lorsqu’ils seront en bon âge, & les meilleurs agneaux femelles pour les accoupler dans la suite avec les béliers de choix, chaque génération sera meilleure que celle qui l’aura précédée, mais les progrès seront lents.

Quant aux moyens d’améliorer plus promptement & avec peu de dépense, il faudroit acheter des béliers d’une race meilleure que celle que l’on veut améliorer ; on peut trouver de ces béliers dans le voisinage, alors il n’en coûte pas beaucoup ; si l’on est obligé de les aller chercher un peu loin, ce n’est encore qu’une petite dépense, & l’on gagne bien du temps pour l’amélioration, parce que ces béliers ayant des qualités supérieures à celles des brebis les mieux choisies de la race que l’on veut perfectionner, & étant accouplés avec elles, ils produisent des agneaux qui ont de meilleures qualités que s’ils étoient venus des béliers de la race de leurs mères.

§. IX. Moyens pour maintenir en bon état une race de bêtes à laine améliorée.

Lorsqu’une race de bêtes a laine est améliorée au point qu’on le désiroit, pour la maintenir dans cet état, il faut la bien loger, la bien nourrir, guérir les maladies, tâcher de les prévenir ; il faut aussi avoir grand soin de ne faire accoupler que les meilleurs béliers & les meilleures brebis, tant pour la taille, pour la quantité & la qualité de la laine, que pour la bonne santé, car il n’y a rien de bon à espérer d’une brebis, & principalement d’un bélier, qui seroient foibles ou de mauvaise santé.

§. X. Est-il nécessaire de faire venir des brebis avec les béliers, lorsqu’on veut avoir une race d’un pays éloigné ou d’un pays étranger ?

En faisant venir des brebis avec les béliers, la dépense seroit plus grande ; il est vrai que l’on gagneroit du temps, puisque l’on auroit la race parfaite dès la première génération ; mais il y auroit plus de risque pour le succès de l’entreprise, que si l’on ne faisoit venir que des béliers sans brebis. Il faut que non-seulement les béliers, mais aussi les brebis, ne trouvent, dans les pays où ils ont été amenés, rien qui leur soit nuisible, ni aux agneaux qu’ils produiront ; au lieu qu’en accouplant des béliers étrangers avec des brebis du pays, il n’y a de risque que pour les béliers ; les agneaux qui viennent de ce mélange ayant déjà le tempéramment à demi fait au pays, puisque leurs mères en sont.

§. XI. De l’âge & de la saison auxquels il faut faire venir les bêtes à laine ; manière de les gouverner dans la voyage, précautions à prendre pour les accoutumer au nouveau pays.

Le meilleur âge pour faire voyager les bêtes à laine, est celui où elles ont pris la plus grande partie de leur accroissement : c’est à deux ans. La meilleure saison est lorsqu’il ne fait pas trop chaud, lorsque la terre n’est ni gelée ni mouillée, lorsqu’il y a de l’herbe sur les chemins pour servir