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marquées n°. 9, dans la figure première.

2. Le coin à défermer, n°. 7, figure 1.

3. Le coin à fermer ou tordre, n°. 8, figure 1.

4 & 5. Les deux glissoirs de bois, entre lesquels on place le coin à fermer, marqué figure 1, par des + + + +.

D’après les détails dans lesquels je viens d’entrer pour expliquer le mouvement & l’action de toutes les pièces qui composent cette ingénieuse machine, que l’on compare actuellement le moulin Hollandois avec ceux des provinces de Flandres, d’Artois & de Picardie. Le plus simple coup d’œil & le plus léger examen démontreront jusqu’à l’évidence, lequel des deux l’emporte en perfection, en diminution de main-d’œuvre & en produit. Le Flamand se contente, en premier lieu, de faire écraser la graine par des pilons ; le Hollandois la fait broyer par des meules qui ont 7, 8 & même 9 pieds de hauteur, sur 18 à 20 pouces d’épaisseur. Cette opération lui donne une graine beaucoup mieux écrasé en tout sens, & par conséquent, elle fournit au tordage beaucoup plus d’huile vierge c’est-à-dite, tirée sans feu… Comme les meules écrasent beaucoup plus de graines à la fois que les pilons, & que la même quantité de graines, mises sous les pilons ou sous les meules, est beaucoup plus promptement écrasée par celle-ci, le travail est donc considérablement diminué, & dans le même espace de temps, il l’est au moins du double par les meules… Quel avantage immense ne retireroit-on pas d’un semblable moulin placé sur une rivière ; puisqu’en Flandres, comme en Hollande, les moulins ne peuvent aller un bon tiers de l’année, je pourrois même dire la moitié… Le moulin Flamand n’a qu’un tordoir : il faut donc qu’on se contente, ou de tordre seulement de la graine pour avoir l’huile vierge, ou de la graine qui passe par la payelle pour y être échauffée. Le moulin Hollandois fait ces deux opérations à la fois… Le Flamand ne dispose que des trois pilons pour écraser ou la graine fraîche, ou la farine qui a déjà été tordue ; le Hollandois en fait manœuvrer six, dont trois pour la farine fraîche & trois pour la farine qui a subi le premier tordage ; il a donc encore en cela un double avantage… Comme la graine a été mieux écrasée par la meule, elle devient donc susceptible d’être mieux écrasée de nouveau par les pilons au second battage. Or, cette pâte du second battage donne plus d’huile au retordage. En effet, les tourteaux sortis du retordage hollandois sont parfaitement secs, tandis que ceux des moulins de Flandres, d’Artois & de Picardie sont encore gras au toucher & onctueux, lorsqu’ils sortent du retordage… Le Hollandois a donc retiré plus d’huile d’une masse de graine donnée… il l’a retirée plus promptement ; il a donc, sur le Flamand, l’Artésien & le Picard, le bénéfice du temps, & le bénéfice de la plus grande quantité d’huile… Le Flamand & le Hollandois ont le même moteur pour leurs moulins, le vent ; il est aussi actif dans l’un que dans l’autre pays. La seule différence est donc dans le produit ? Quelle leçon !

Si on compare actuellement à combien la graine revient aux Hollandois, on concluera que, sans la prompti-