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Si le local le permettoit, il seroit bien plus avantageux que l’eau le fît agir, parce que le vent est trop inconstant, souvent trop actif, ou nul, & rarement modéré au point qu’on le désire : mais il faut bien se servir du vent quand on ne peut pas faire autrement. Malgré cette nécessité absolue pour quelques endroits, j’ai représenté le moulin que je vais décrire, pour être placé sur un courant d’eau, moteur plus uniforme & toujours constant ; parce que les moulins à vent ne peuvent avoir lieu dans la majeure partie des provinces de France. Si on trouve des positions où l’on puisse employer les moulins à vent & à eau, c’est aux propriétaires à bien examiner lequel des deux partis leur sera le plus avantageux. Tout le monde connoît le mécanisme du moulin à vent ordinaire, il suffit de faire l’application de son mouvement pour le moulin dont je parle. La différence de celui à vent avec celui à eau est peu considérable pour le mouvement à donner. Dans celui à vent, le mouvement est communiqué par les ailes ou vannes par le haut, & dans celui à eau, par une roue à aubes ou à palettes, &c., qui agit dans le bas.

La division du mouvement d’un moulin à huile à la manière des Hollandois, & qui est mu par le vent, s’accorde, à peu de chose près, avec celui que je vais décrire. Voici en abrégé la règle du mouvement de ce moulin à vent.

La première roue dentée, mue par l’arbre qui porte les ailes ou volans, a 54 dents. l’espace de 5 pouces & demi.
La lanterne mue par celle-ci a 35 dents.
Le même arbre perpendiculaire a une autre lanterne de 26 dents. l’espace de 5 pouces & demi.
Sur l’arbre horizontal, qui fait mouvoir les pilons 61 dents.
Sur le même arbre perpendiculaire, une lanterne de treize fuseaux, mue par la lanterne de 35 dents 13 dents. l’espace de 5 pouces 3 quarts
Cette lanterne de 13 dents fait mouvoir une roue de 76 dents, laquelle fait mouvoir les meules 76 dents.

Ceux qui veulent avoir une idée claire & rapprochée des moulins actuels de Flandres, & qui ne peuvent pas les juger sur les lieux, n’ont qu’à consulter le mémoire que j’ai publié, intitulé : Vues économiques sur les moulins & pressoirs à huile d’olives, connus en France & en Italie. Ce mémoire a été inséré dans le journal de physique, d’histoire naturelle & des arts, dans le cahier de décembre 1776.