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gruaux, continuent toujours de leur côté à moudre du nouveau bled.

Pour cet effet, il n’y a qu’à adapter à l’extrémité d’un arbre de couche ou horizontal, faisant un angle droit avec le grand arbre tournant du moulin, une petite lanterne de dix-huit à vingt pouces de diamètre, plus ou moins, suivant la force du moulin, afin que les fuseaux de cette petite lanterne, prenant les dents du rouet F, fassent tourner l’arbre de couche de trois ou quatre pouces de gros, dans lequel sont emmanchées les trois poulies S, Planche XVI.

Ces poulies sont de petites roues cannelées qu’on enchâsse dans les arbres des machines, auxquelles on veut imprimer un mouvement de rotation par le moyen d’une chaîne ou corde sans fin. Ces poulies se peuvent prendre dans une même tourte de bois d’orme, quand la bluterie à son gras est droit sous le tarare, ou si elle n’y est pas, on place sa poulie sur l’arbre de couche au droit de ladite bluterie.

Il est bon que les poulies de l’arbre de couche soient, autant que faire se peut, directement au-dessous des autres poulies adaptées aux autres machines qu’elles doivent mettre en mouvement : car si les poulies ne pouvoient pas être placées directement les unes sous les autres, il faudroit absolument se servir de poulies de renvoi pour regagner la perpendiculaire.

La poulie d’en-bas du tarare ou ventilateur, peut avoir trente pouces de diamètre, & celle qui sera emmanchée dans le tourrillon de l’arbre tournant du ventilateur, doit avoir douze pouces : celle de l’arbre de couche, destinée à faire mouvoir le moulin de fer-blanc, vingt-quatre pouces, & celle emmanchée dans le bout de l’arbre tournant dudit moulin de fer-blanc, vingt-huit pouces. On peut faire cette dernière poulie d’une tourte plus épaisse, afin d’y ménager une seconde poulie de renvoi qui ira faire tourner un grand crible de fil de fer, posé en sens contraire du moulin de fer-blanc. Enfin la poulie qui fera tourner la bluterie, doit avoir vingt-deux pouces, & celle qui sera emmanchée dans le bois de l’arbre tournant de ladite bluterie, doit avoir vingt-six pouces. Toutes ces mesures peuvent varier suivant la différence & la force des moulins, des machines & des mouvements. On peut voir cette disposition dans la Planche XVI, fig. S.

En général, on peut observer que si le mouvement se trouve trop rapide, on peut tenir les poulies plus grandes en haut, ou bien se contenter de diminuer celles du bas : cela fera ralentir le mouvement. S’il arrivoit au contraire que le mouvement fût trop lent, on diminueroit les poulies d’en haut, ou, ce qui produiroit le même effet, on en mettroit de plus grandes en bas. On doit calculer les poulies suivant la force des moulins, de manière que le ventilateur fasse quatre-vingt-dix à cent tours par minute, & la bluterie, ou crible cylindrique, environ vingt-cinq ou trente au plus.

Il est nécessaire que les poulies soient faites en patte d’écrevisse, c’est-à-dire, que la rainure soit large d’entrée, & aille toujours en diminuant, afin que les cordes serrent mieux & tournent avec plus de facilité. Il est à propos que les cordes