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veloppe en raison de intensité de chaleur de la saison. Le vent change, les pluies, les froids surviennent, alors la cause cesse ainsi que les effets. Que tous les enfans d’un village soient atteints de petite vérole, ceux du village voisin en seront exempts, si dans ce cas on prend les mêmes précautions que pour la peste. J’ai ainsi circonscrit dans deux métairies une maladie charbonneuse & pestilentielle, qui en avoit attaqué les bêtes à corne ; & dans les mêmes métairies, les animaux sains en furent préservés par une simple, mais rigoureuse séparation. Au surplus, je présente ces observations pour ce qu’elles sont, pour ce qu’elles valent, c’est au public à en juger.


MICOCOULIER. Tournefort l’appelle celtis australis, fructu nigricante, & le classe dans la seconde section de la vingt-unième classe des arbres à fleurs en rose, dont le pistil devient une baie. Von Linné le nomme celtis australis, & le classe dans la polygamie monoécie.

Fleur. En rose, hermaphrodite, mâle ou femelle sur le même pied ; les hermaphrodites composés d’un calice d’une seule pièce, divisé en cinq parties de deux pistils recourbés, & de cinq étamines très-courtes, sans corolle : les mâles n’ont ni corolle, ni pistil, & leur calice est divisé en six.

Fruit. Noyau un peu charnu, rond, à une seule loge, renfermant un noyau presque rond.

Feuilles. Portées par des pétioles, smples, entières, ovales, en forme de lance, dentées à leurs bords, rudes en-dessus, nerveuses & douces en dessous.

Racine. Ligneuse, très-fibreuse.

Lieu. L’Italie, la Provence, le Languedoc.

Propriétés. Les feuilles & les fleurs sont astringentes ; les fruits un peu rafraîchissans.

Usages. On se sert des feuilles & des fruits en décoction : on tire un suc des fruits qu’on dit utile dans les dissenteries.

C’est un bel arbre dans nos provinces du midi ; son bois est souple & pliant. On en fait des cerceaux de cuve, & de grands vaisseaux. Il est excellent pour la menuiserie & pour la marqueterie. En le sciant obliquement à ses couches, il peut suppléer au bois satiné, qu’on apporte de l’Amérique, il produit un très-bel effet, & il est susceptible d’un beau poli. Aucun bois ne lui est comparable pour les brancards de chaise ; il plie beaucoup sans se rompre.

Si on ne veut pas le laisser monter en arbre, on peut en former des palissades, & tailler ses branches comme celles des charmilles. On le multiplie par graines ; mais pour avoir moins d’embarras, on lève les pieds venus des graines tombées de l’arbre. En travaillant un peu & autour de la circonférence, avant & après la chûte des graines, on a un très-bon semis. Si les deux années suivantes on a le soin d’enlever les mauvaises herbes & de serfouir, on pourra à la fin