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qu’on le frappe, & s’il fore des vents par l’anus, î’animal paroît soulagé.

Traitement. Il n’y a pas de temps à perdre, si l’on veut sauver l’animal. Il faut se hâter de livrer passage par l’anus, à l’air renfermé dans l’intestin cœcum & colon. Ôtez donc promptement, avec la main enduite d’huile d’olive, les matières contenues dans l’intestin rectum ; administrez aussitôt des lavemens composés de la seule infusion de fleurs de camomille romaine, de même que les breuvages indiqués dans la tuméfaction de la première espèce. M. Vitet conseille d’introduire la fumée de tabac dans l’intestin rectum, à l’aide d’un long tuyau de bois ou de métal bien poli.

Quelques auteurs vantent les oignons & le savon, triturés, mêlés, ajoutés au poivre, & introduits ensemble dans l’intestin rectum, après l’avoir nettoyé avec la main : d’autres préfèrent un lavement de savon blanc dissout dans l’eau commune. Nous n’avons jamais éprouvé ce remède ; mais il nous paroît qu’il doit être contre-indiqué, s’il y a la plus légère inflammation ; dans ce cas, la saignée, la décoction de racine de guimauve, saturée de crème de tartre, l’oxycrat prescrits en lavement, sont les remèdes à employer. Selon M. Vitet, les lavemens & les boissons à la glace, ne conviennent pas au cheval ; ils diminuent bien la raréfaction de l’air ; mais ils augmentent la tension & l’inflammation des intestins, & mettent l’animal dans le cas de périr promptement. M. T.


MÉTÉOROLOGIE. (Phys.) C’est la partie de la physique, qui s’occupe particulièrement des météores (Voyez ce mot), de leur apparence, de leur durée, de leurs révolutions & de leurs effets. Plus on a étudié cette partie, plus on a senti combien l’étude en étoit intéressante. Notre existence physique & morale semble dépendre de tout ce qui nous environne, & rien n’a autant d’influence sur nous, que l’atmosphère au milieu duquel nous vivons. Les médecins anciens ont reconnu que l’application de la connoissance de l’atmosphère & de ses phénomènes à la pratique de la médecine., étoit absolument nécessaire, Hyppocrate la recommande comme une science essentielle qui doit servir de guide à celui qui, comme un dieu bienfaisant, se charge de rendre la santé à son semblable, ou de prévenir ses maladies. Si de notre intérêt personnel nous descendons à une considération qui nous touche de bien près, nous verrons que la météorologie est une science infiniment intéressante sous tous les points ; l’influence des météores sur la végétation est trop bien connue, pour être discutée c’est la base de l’agriculture ; & il y a long-temps que le premier axiome de cette science utile, est que l’année en fait plus que la culture. Le laboureur le sait, & agit souvent en conséquence ; le savant qui ne travaille que dans son cabinet, fait de brillans systèmes, & se trompe, parce qu’il n’étudie point la nature comme il doit l’étudier.

La météorologie est donc destinée à quêter les plus grands secours, à perfectionner même les deux sciences, pour lesquelles l’homme a, sans l’avouer, souvent la plus grande vénération, parce que ses besoins l’y