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Le faux acacia frais, brunit moins que le sec.

En général, les bois blancs se dorent, les bois bruns blanchissent, les bois rouges & violets jaunissent & noircissent.

Nous ne suivrons pas cet intéressant auteur dans ses expériences sur les teintures des plantes exposées à la lumière du soleil, & sur l’altération qu’elles y éprouvent. Notre objet étoit de suivre ses influences dans les objets naturels, & en tant qu’elles pourroient nous donner la solution, ou du moins nous mettre sur la voie de trouver celle de la plupart des phénomènes qui lui sont dus, & qui se passent sous nos yeux. Voyez encore Corolle, Couleur des plantes, Panaches, &c. M. M.


LUNATIQUE. Médecine Vétérinaire. Ce mot doit son existence à ceux qui ont imaginé, que sur le déclin de la lune, il découloit de cet astre une vertu secrète, qui troubloit & chargeoit la vue du cheval ; c’est à l’époque de cette opinion, qu’on a surnommé les individus, d’entre ces animaux, qui ont été atteints de cette maladie, chevaux lunatiques.

Il est néanmoins des médecins vétérinaires, qui ne font pas venir cette maladie des influences occultes de la lune mais ils l’attribuent à différentes causes, dont les unes sont aisées à détruire, les autres sont plus tenaces, & d’autres résistent à tous les remèdes qu’on emploie pour les combattre.

Celles qui proviennent de quelque coup, de quelque blessure, ou de quelque froissement peu considérable, sont aisées à guérir.

Celles qui affectent la conjonctive & les paupières, de manière que la douleur que le cheval ressent, le détermine à mettre l’œil qui en est atteint, à l’abri des rayons lumineux, sont plus difficiles à guérir. Elles dépendent, ou de l’âcreté de la lymphe, ou d’une suppression considérable des excrétions, &c. Celles qui pénètrent jusqu’au fond de l’œil, & dans ses tuniques intérieures, sont incurables ; elles se manifestent par des symptômes plus violens que les précédentes, par des douleurs plus cruelles, & par la fièvre, qui est quelquefois accompagnée du délire. Elles causent une suppuration & un écoulement des humeurs contenues dans le globe, qui ne se terminent que par la perte de l’œil. Un pareil ravage est l’effet d’un coup violent, ou de la gale, ou du roux-vieux, dont on aura supprimé, sans précaution, le suintement des humeurs qui se portoient à la peau, ou d’un ancien ulcère qu’on aura cicatrisé inconsidérément, &c.

Il résulte de ce qui vient d’être dit, que les diverses maladies qui affectent l’œil du cheval, sont l’effet d’une cause interne, ou d’une cause externe. On en distingue de plusieurs espèces, qui sont la sèche, l’humide, l’épizootique & la périodique. Toutes ces maladies des yeux sont désignées par le mot ophtalmie, qui signifie inflammation de l’œil, accompagnée de rougeur, de chaleur, & de douleur, avec, ou sans écoulement de larmes.

L’ophtalmie sèche, sans écoulement de larmes, est l’effet de la stagnation du sang dans les petits vaisseaux. Les chevaux d’un tempéramment colérique, dont les fibres tenues ont