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tôt connu, si on fait ouvrir la bouche à ceux qui en sont attaqués, & si l’on comprime la base de la langue avec le bout d’une cuiller ; il est toujours causé par le relâchement de ses fibres. On pare à cette légère incommodité d’une manière très prompte & très-efficace. Pour y parvenir avec facilité, on comprime la langue à sa racine, & avec l’extrémité d’une cuiller qu’on enduit d’un corps gras ou huileux, & qu’on a le soin de saupoudrer de poivre commun, grossièrement concassé ; on va toucher la luette qui se contracte sur le champ, & revient à son point naturel, par l’impression que le poivre fait sur elle.

Ce remède, tout simple qu’il est, seroit très-nuisible, & ne devroit pas être employé, si la luette venoit à s’abattre par inflammation. Il vaut mieux alors s’en abstenir, & employer des moyens plus doux, tels que les gargarismes raffraîchissans, avec lesquels on peut combiner les astringents suivans, la racine de grande consoude, les feuilles de plantin, les balaustes, l’eau rose.

La luette est quelquefois recouverte de boutons qui ont un caractère malin, & qui donnent aussi une suppuration de mauvais caractère : une pareille maladie tient presque toujours à l’infection générale de la masse des humeurs ; on l’observe assez souvent dans les maladies vénériennes invétérées, après des gonorrhées dont on a trop tôt arrêté l’écoulement. Il faut alors s’occuper de la maladie primitive, regarder l’éruption de ces boutons comme symptomatique. Si on applique un traitement convenable à la maladie essentielle, on les voit bientôt disparoître. M. AMI.


LUMIÈRE. Physique et physiologie végétale.


Plan du Travail.


Sect I. Coup d’œil général sur la lumière.
Sect. II. De la lumière considérée par rapport à ses qualités physiques.
§. I. Qu’est-ce que la lumière.
§. II. Elle a toutes les propriétés de la matière.
§. III. Du mouvement de la lumière.
Sect. III. Action de la lumière sur les corps du règne animal & végétal.
§. I. Sur ceux du règne animal.
§. II. Sur ceux du règne végétal.


Section Première.

Coup d’ail général sur la lumière.


Quoique en général la physique proprement dite ne soit pas du ressort de cet ouvrage ; cependant, suivant le plan que nous nous sommes proposé, il est nécessaire souvent d’y avoir recours, & d’en établir quelques principes, parce qu’ils doivent servir de base à l’explication des phénomènes les plus frappans de l’économie végétale ; c’est ce qui nous oblige dans ce moment à entrer dans quelques détails sur la lumière, considérée physiquement. Cet élément est l’agent universel de la nature, il semble tout animer, tout mouvoir.

Mais, si nous considérons la lumière sous un rapport plus immédiat avec nous ; si nous réfléchissons que c’est à elle que nous devons le spectacle brillant de l’univers, cette jouissance qui se renouvelle sans cesse, & sans laquelle la terre entière seroit le séjour des ténèbres & de la mort, quel est l’esprit assez apathique, pour ne pas désirer de connoître le principe & les propriétés de l’ame de l’univers ! Quel plus magnifique spec-