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& la radicule. On leur donne encore le nom de cotylédons. (Voyez ce mot) M. M.


LOCHIE. (Voyez Arrière-faix).


LOK, ou LOOK, ou LOCK. Mot tiré de l’arabe, pour désigner un électuaire plus liquide que mou, & dont voici la préparation.

Prenez amandes douces récentes, desséchées & blanchies, demi-once, que vous pilerez dans un mortier de marbre ; ajoutez peu-à-peu d’eau de rivière filtrée, quatre onces, dans laquelle vous aurez fait dissoudre une once de sucre ; passez à travers une étamine, & vous aurez une émulsion. Broyez dans un mortier de marbre bien sec, gomme adragant pulvérisée & tamisée, seize grains ; délayez-la avec une cuillerée d’émulsion jusqu’à ce qu’elle soit réduite en mucilage ; incorporez-y huile d’amande récente, une once ; agitez ces substances ; dès que le mucilage paroîtra exactement fait & sans grumeaux, versez-y un peu d’émulsion, avec la précaution de tenir toutes ces espèces de fluides dans un mouvement continuel & rapide ; ajoutez-y eau de fleur d’orange une drachme, vous aurez le lock blanc, à prendre par cuillerée dans le jour ; en été renouvellez-le deux fois par jour. Si vous substituez des pistaches aux amandes douces, avec syrop de violettes, deux onces, vous aurez le lock verd.

Ce remède diminue la sécheresse de la bouche & de l’arrière-bouche, nourrit médiocrement, & pèse souvent sur l’estomac ; quelquefois il calme la toux essentielle & la toux convulsive, & favorise l’expectoration lorsqu’il n’existe point d’inflammation, ou qu’elle est sur sa fin. Il est nuisible pendant l’accroissement des maladies inflammatoires de la poitrine, au commencement de la toux essentielle, de la toux catarrhale ; dans les maladies où les premières voies contiennent des humeurs acides, ou qui tendent à la putridité.

L’eau miellée ou l’eau sucrée ne seroit elle pas aussi salutaire qu’un lock ? Elle coûteroit moins cher, & on l’auroit toujours sous la main.


LOQUE. LOQUETTE. Morceau d’étoffe avec lequel on fixe chaque branche, chaque bourgeon d’un arbre contre un mur, en retenant la loque à l’aide d’un clou qu’on plante dans le mur.

Quoique cette manière de disposer les branches & les bourgeons, soit, sans contredit, la plus avantageuse & la plus commode, puisqu’on les place dans la direction qu’on désire, elle n’est cependant pas praticable par-tout ; elle exige des murs construits en plâtre on en pisaï, (Voyez ce mot) & dans plus des trois quarts du royaume, le plâtre est très-cher & très-rare ; en le supposant même commun, il deviendroit inutile pour les murs extérieurs dans les provinces maritimes, parce que l’acide marin y décompose bientôt le plâtre. Dans les murs à chaux, à mortier & à pierres, on n’est pas le maître de choisir la place du clou ; il ne reste donc plus que la ressource des treillages appliqués contre les murs, & avec un peu d’industrie de la part du jardinier, ces treillages permettent de bien palisser les bourgeons, sur-tout si on a eu le soin d’éloigner peu les