Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étamines sont de la longueur du pistil ; à la base de chaque péduncule on remarque deux feuilles florales, l’une plus grande, & l’autre plus petite. Dans les parties inférieures, la feuille florale la plus grande, est à gauche, & à droite dans les supérieures. On le trouve dans la Hongrie, la Suisse, la Sibérie.

Toutes espèces de lis ornent très-bien un jardin ; on peut même en garnir les lisières des bosquets ; mais elles doivent y être plantées sans ordre, afin qu’elles aient l’air d’être naturelles au sol. Ce que je dis des bosquets, s’applique également aux bordures des prairies, &c.

Il seroit à désirer qu’on pût encore multiplier dans les jardins le lis du Canada, à fleurs jaunes, parsemées de taches noires ; celui de Philadelphie, à fleurs droites, & à feuilles verticillées comme celui du Canada, & du Camschatca, à fleurs pourpres, à tige cylindrique, lisse, haute d’un pied.


Lis des valées. (Voyez Muguet)


Lis des Étangs. (Voyez Nenuphard)



LISERON DES CHAMPS, ou LISET. (Planche VIII) Von Linné le nomme convolvulus arvensis, & le classe dans la pentandrie monogynie. Tournefort le place dans la troisième section de la première classe des herbes à fleurs, d’une seule pièce, en forme de cloche, dont le pistil se change en un fruit sec, & à capsules ; il l’appelle convolvulus arvensis minor, flore roseo.

Fleur. Formée par un tube court, évasé l’extrémité supérieure, à cinq divisions, variant beaucoup pour la couleur, quelquefois pourpre, & le plus souvent couleur de rose, quelquefois blanche. B représente les cinq étamines attachées au pétale, représenté ouvert en C. Le pistil D s’attache, au fond du calice E à cinq divisions.

Fruit. F Capsule à deux loges, représenté en G coupé transversalement, pour laisser voir de quelle manière les graines sphériques, anguleuses H, s’attachent au placenta I.

Feuilles. Lisses, en forme de fer de flèche, aigu de tous côtés ; les pétioles plus courts que les feuilles.

Recine. A. Longue, menue, rampante, peu fibreuse.

Lieu. Le bord des grands chemins, les champs, les jardins. Malheureusement la plante est vivace.

Port. Tiges grêles, foibles, couchées circulairement sur terre, si elles ne trouvent point de support ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, & leur pédoncule est presque égal à la longueur des feuilles.

Propriétés. M. Tournefort la regarde comme un des meilleurs vulnéraires employés en médecine. Les gens de la campagne brisent les feuilles & les tiges entre deux cailloux, & les appliquent sur les plaies… La dénomination de convolvulus vient de convolere, c’est-à-dire entourer.

Les jardiniers disent que sa racine vient des enfers, parce qu’elle s’enfonce si profondément, qu’on ne peut en trouver le bout. Si on la divise en morceaux, en fouillant la terre, chaque morceau produit une nouvelle plante, & on la propage ainsi à l’infini. Le seul moyen de la détruire est