enfin, comme l’oignon a peu de largeur sur sa hauteur, on peut planter à trois pouces de distance. Dans les provinces du nord, il est prudent de couvrir la terre avec de la paille pendant les grandes gelées.
On lève de terre l’oignon tous les trois à quatre ans, & on en sépare les cayeux ; ils doivent être conservés dans un lieu sec & bien aëre ; placés dans un endroit humide, la moisissure s’en empare, & ils pourrissent. L’oignon ne doit être déplanté que lorsque les feuilles sont sechées.
La jonquille figure très-bien dans les vases, dans les caisses, & c’est sa véritable place ; car en plate-bande, en carreaux, l’effet est trop nud à l’œil.
Des fleuristes prétendent que l’oignon & les cayeux doivent être remis en terre aussi-tôt que leur séparation est faite, ou ne pas attendre au-delà de huit jours. Je réponds d’après l’expérience que cette précaution est inutile, & qu’ils sont dans le cas d’attendre autant de temps que les hyacinthes, les tulipes, &c. pourvu qu’ils soient tenus dans un lieu bien sec.
Des jonquilles placées dans des vases peuvent fleurir deux fois. On les plante à la fin de l’été, & au commencement de l’hiver on les porte dans des serres chaudes. Aussitôt après leur fleuraison, ces mêmes pots sont mis en terre dans le jardin, & au temps ordinaire il paroît de nouvelles tiges, de nouvelles fleurs.
JOUBARBE. (Voyez pl. III.) Tournefort la place dans la sixième section de la sixième classe qui comprend les fleurs en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs capsules, & il l’appellesedum majus vulgarè. Von Linné la nomme semper vivum tectorum, & la classe dans la Dodécandrie Dodécaginie.
Fleur ; ordinairement composée de douze pétales B ovales, pointus, velus, portant chacun une étamine. Le pistil C est composé de douze à quinze ovaires ; il repose sur le placenta qui est au centre du calice D, dont le nombre des divisions égale celui des pétales.
Fruit ; le pistil ne change point de forme en mûrissant. Les ovaires se changent chacun en une capsule E à une seule loge remplie de semences F.
Feuilles ; oblongues, charnues, succulentes, convexes en dehors, aplaties en dedans, couvertes de poils sur leurs bords, implantées sur la racine, rassemblées par leur base en forme hémisphérique,
Racine A, petite, fibreuse.
Port ; la tige s’élève du centre des feuilles, droite, rougeâtre, pleine de moelle, revêtue de feuilles plus étroites que celles des racines. Les fleurs naissent au sommet disposées en bouquet. Les tiges sèchent dès que la semence est mûre.
Lieu ; les vieux murs, les rochers. La plante est vivace, fleurit depuis juillet jusqu’à la fin de septembre, suivant les climats.
Propriétés ; le suc des fleurs a une odeur légèrement nauséabonde, & une saveur un peu âcre. La plante est aqueuse, rafraîchissante & astringente.
Usage ; le suc exprimé des feuilles récentes, se donne depuis une once jusqu’à quatre, seul ou mêlé avec
