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amas de fleurons hermaphrodites B, divisé en cinq dentelures ; à la circonférence sont placés les demi fleurons C, dont l’extrémité est ronde. Ils sont rassemblés ainsi que les fleurons dans un calice D, & portés sur un placenta commun E. Le calice est divisé en plusieurs feuilles étroites, égales qui se rabattent lors de la maturité de la graine.

Fruit. Semences ovales, couronnées d’une aigrette simple. ; une de ces semences est représentée en F avec le pistil qui l’a nourrie, & la figure G offre la graine arrivée à sa perfection, & garnie de son aigrette.

Feuilles ailées, en manière de lyre, les déchirures découpées inégalement.

Racine A, fibreuse, blanchâtre.

Port. Tiges hautes environ de deux pieds, cylindriques, cannelées, lisses ou légèrement cotonneuses ; les fleurs jaunes au sommet, disposées en panicules ; les feuilles alternativement placées sur les tiges.

Lieux. Les pâturages & terrains humides, sur-tout dans les provinces méridionales ; elle est vivace, fleurit depuis mai jusqu’en août.

Propriétés. L’herbe a une odeur aromatique, légère, d’une saveur amère, un peu austère, ainsi que les feuilles, toute la plante est vulnéraire & détersive. Les feuilles accélèrent l’expectoration dans la toux catarrhale, & l’asthme pituiteux.

Usages. En cataplasmes, en infusion, en décoctions.


JALAP. Suivant le systême de Tournefort, on doit le classer dans la troisième section de la première classe qui comprend les herbes à fleur d’une seul pièce en cloche, dont le pistil se change en une capsule sèche, contenant des semences. L’auteur n’a pas connu cette plante, ni aucun botaniste ancien. Von-Linné la classe dans la pentandrie monogynie, & l’appelle convolvulus jalapa. On nous apporte la racine sèche de la nouvelle Espagne & de la Vera-Crux ; son nom vient de Xalepa ville de la nouvelle Espagne, où la plante est commune ; On doit à M. Houston, d’avoir fait connoître en Europe le vrai jalap, il envoya des graines & des racines au célèbre Miller.

Je ne décrirai pas cette plante, puisqu’on ne peut la cultiver en France sans le secours de serres chaudes. On nous apporte sa racine sèche, coupée en tranches ; elle est compacte, de couleur grise, inodore & de saveur âcre.

Elle purge abondamment, produit quelquefois des coliques, des douleurs d’estomac, de la chaleur dans les premières voies, une soif plus ou moins vive. Elle est indiquée dans le défaut d’appétit par des matières visqueuses contenues dans l’estomac & les intestins, dans les pâles couleurs, l’asthme pituiteux, l’ascite par l’affection des viscères du bas-ventre ; l’enflure œdémateuse des jambes, sans cause bien évidente ; enfin, dans les maladies des enfans, lorsqu’il y a difficulté de respirer, avec abondance d’humeurs pituiteuses, sans inflammation, ni disposition inflammatoire. La teinture de jalap est un purgatif nuisible, ainsi que son extrait sirupeux. La résine de jalap est un purgatif violent & souvent dangereux.