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cette même charnière, s’aboutissent en ligne droite ; son nœud étant, pour cet effet, rejeté totalement en dedans, & le crochet, lorsqu’il est fermé, embrassant avec justesse une portion de l’anneau, muni d’un bouton creusé pour recevoir la pointe de ce même crochet.

Lorsqu’un cheval ou un mulet est en sueur, on lui abat l’eau avec le couteau de chaleur. On tient ce couteau avec les deux mains & de façon qu’on en appuie le tranchant sur les parties du corps de l’animal qu’on doit racler avec force. On commence par l’encolure, & on ramène toujours l’eau du côte du garot ; de-là on suit les épaules, les bras, les avant-bras, les jambes & l’entre-deux de ces parties. On ne tient son instrument d’une main seule, que lorsqu’il ne seroit pas libre de l’employer autrement. On le passe ensuite depuis le dos & les reins, jusque sous le ventre où l’eau se rassemble, & le long du ventre & de la poitrine, depuis le fourreau jusqu’au poitrail, pour l’abattre entièrement.

On en use de même relativement à la partie supérieure de la croupe, à ses parties latérales, aux hanches, aux fesses, aux cuisses, extérieurement & intérieurement, aux jambes, &c., après quoi on bouchonne fortement le cheval. On le couvre avec soin ; on le met au mastigadour, & on l’attache de manière qu’il demeure la croupe tournée à la mangeoire, jusqu’à ce qu’après un certain espace de temps on entreprenne de le panser.

Pour faire la queue, on l’empoigne dès le tronçon, & on coule, en l’enjoignant toujours, la main jusqu’en bas, & jusqu’à l’endroit où l’on se propose de couper les crins. Cette même main doit descendre en suivant une ligne à plomb, & sans se porter ni à droite ni à gauche. Lorsqu’elle est parvenue au lieu convenable, on la serre exactement & on la retourne, de sorte que l’extrémité des crins se présente au palefrenier qui coupe toute cette même extrémité excédente. La hauteur de la queue est ordinairement fixée à la hauteur du fanon.

À l’égard de la crinière, on ne la coupe aux chevaux qui ont tous leurs crins, que de la largeur d’un doigt, précisément à l’endroit où repose le dessus de la têtière du licol.

Les chevaux dans lesquels cette partie est trop chargée, demandent qu’on leur en arrache des crins, ce qui se fait en tortillant autour du doigt ou d’un morceau de bois, l’extrémité de ceux qu’on se propose d’arracher.

Les grands poils des lèvres doivent être coupés ; & il en est de même de ceux qui croissent au menton, à la barbe, & qui sont parsemés aux environs des naseaux. On arrache ceux qui se montrent au dessous de la paupière inférieure.

Pour faire les oreilles, on met l’animal dans une position dans laquelle la tête est à portée de la main, & l’on coupe, à petits coups de ciseaux, le plus près qu’on peut, le poil qui borde ces parties, tant en dehors qu’en dedans ; on tiendra parfaitement égale la bordure que l’on trace, & la largeur de cette bordure doit être de toutes parts d’environ trois lignes. Quelques personnes se servent d’un rasoir au lieu de ciseaux, après avoir savonné l’oreille.