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entr’eux & le fond du coffre. Leurs marteaux n’ont pas deux lignes de grosseur & de saillie, ils sont placés entre le deuxième & le troisième rang, la patte du manche est enfin refendue en trois lames dont les deux latérales ne peuvent être considérées que comme une sorte d’enjolivement.

Il est évident, 1°. que le septième rang n’est bon qu’à augmenter inutilement le poids & le volume de cet instrument ; 2°. l’espace entre le fond & les rangs est non-seulement excessif, puisque, quand il seroit d’une seule ligne, cette ligne suffiroit pour empêcher l’adhésion de la crasse & pour en faciliter l’expulsion, mais il est encore réellement préjudiciable, parce que les rangs peuvent être d’autant plus facilement couchés & détruits, que les tiges de leurs empattement sont plus longues ; 3°. les marteaux étant aussi minces & aussi courts, ne méritent pas ce nom ; 4°. situés entre le second & le troisième rang, ils ne sauroient, par leur position & par leur saillie, garantir les rebords & les carnes ; 5°. ces rebords n’ont nul avantage sur les rebords plats & n’exigent que plus de temps de la part de l’ouvrier ; enfin, la patte ne contribuant pas à fortifier le coffre, ne remplit qu’une partie de sa destination.

Nous trouvons dans les étrilles qui sont du plus fréquent usage à Paris, une grande partie de ces défauts. Il semble que les ouvriers qui construisent cet instrument, soit-disant anglois, & par cela seul sans doute préféré, s’attachent uniquement à mettre à profit des lames de fer très-minces dont ils ne peuvent tirer des empattement à peu près solides, qu’aux dépens des parties dentées. Ces lames ou ces parties n’occupent qu’environ la moitié de la longueur du coffre ; les empattemens qui les attachent par les deux bouts ayant de chaque côté un quart de cette longueur totale : ainsi, au moyen de la brièveté des rangs, le palefrenier n’embrasse à la fois qu’une très-petite partie de la surface des poils, & il se voit obligé de multiplier les allées & les venues, la longueur des rangs tirés du coffre même, ne suffisant pas pour détacher la crasse qu’il s’agit d’enlever. Il n’est ici qu’un marteau tiré du rang du milieu, c’est-à-dire, du couteau de chaleur, & par conséquent très-mal situé ; il est tellement affamé, qu’à peine peut-il résister à quelques coups ; d’ailleurs la construction totale est d’autant plus mauvaise qu’elle ne présente qu’aspérités & fausses rivures. Quant au manche, il seroit à souhaiter qu’il fût adapté aux étrilles à la lyonnoise, la forme en est également ronde, mais au lieu de simples stries dans son milieu, il est renflé dans le lieu que le creux de la main saisit, & terminé par un bout fort élargi qui remplissant l’espace qui est entre le pouce & l’index de la main qui en est armée comme elle doit l’être, empêche que l’étrille ne glisse, & demande à cette main moins d’effort pour la tenir. Du reste nous désirerions encore que ce même manche fût relevé jusqu’au point d’éviter le frottement des doigts du palefrenier dans l’action d’étriller l’animal.

Il est encore d’autres étrilles dans lesquelles les rangs sont seulement