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poumons, la difficulté de respirer paroît dès le premier jour de la fièvre ; dans le claveau, l’inflammation pustuleuse se montre le troisième ou le quatrième jour, &c. Le caractère du pouls est proportionné à la douleur ; lorsqu’elle est vive, le pouls est dur, serré, tendu ; si elle l’est moins, il est plus mol & plus souple ; il varie encore, suivant le siège du mal, & le temps de la maladie. Dans l’inflammation du cerveau ou de ses membranes, connue vulgairement sous le nom de vertigo, lorsque le cheval en est atteint, & sous celui de mal de chèvre, si c’est le bœuf, le pouls est plus fort, plus dilaté, plus plein que dans les inflammations qui attaquent les viscères contenus dans la cavité de l’abdomen ; car alors il est plus petit, plus concentré, moins égal. Au commencement de la maladie, dans le temps de l’irritation, que la matière morbifique n’est pas encore cuite, le pouls est dur, serré, fréquent ; sur la fin, quand l’issue est, ou doit être favorable, le pouls se ralentit, se développe, s’amollit, devient plus souple, & prend des modifications propres aux évacuations critiques qui sont sur le point de se faire, qui doivent terminer la maladie.

Les terminaisons des maladies inflammatoires peuvent être les mêmes que celles des inflammations externes ; mais avec cette différence, qu’il n’y a jamais de résolution simple. Lorsque les maladies se terminent par cette voie, on observe que cette terminaison est précédée ou accompagnée de quelqu’évacuation ou dépôt critique. Ces évacuations varient dans les différentes espèces d’inflammations, suivant la partie qu’elles affectent. Si la part qui est enflammée a des vaisseaux excrétoires, la crise s’opère plus souvent, & plus heureusement par cette voie. Dans les inflammations de poitrine, la crise la plus ordinaire & la plus sûre se fait par l’expectoration, quelquefois par les urines, d’autres fois par les sueurs, sur-tout dans le cheval.

Dans l’inflammation du cerveau & des méninges, l’hémorragie des naseaux ou l’excrétion des matières cuites par cette même voie, sont les plus convenables, celles des urines sont aussi fort bonnes.

Dans l’inflammation du foie, des reins, &c., la maladie se termine heureusement par les urines & par le devoiement.

Les inflammations exanthémateuses ne se terminent jamais mieux que par la suppuration. Quelquefois le claveau se dessèche simplement, & ne laisse que de petites pellicules ; mais cette terminaison superficielle est communément suivie de petites fièvres lentes qu’il est très-difficile de dissiper.

Les causes des maladies inflammatoires, non-seulement disposent à l’inflammation pendant long-temps, mais il est encore souvent nécessaire qu’elles soient excitées & mises en jeu par quelqu’autre cause qui survienne.

Celles qui sont contagieuses & épizootiques, peuvent être attribuées aux vices de l’air : la mauvaise nourriture, & les travaux excessifs qu’on exige de certains animaux, peuvent favoriser cette cause, aider à cette disposition, & rendre plus funestes les impressions de ces miasmes contagieux contenus dans l’air.

La suppression des excrétions, &